- Pneumologie
- UE 7
- Item 203
Important
Épanchement pleural
GÉNÉRALITÉS
DÉFINITION
ESPACE PLEURAL = cavité virtuelle avec une p° négative à l’intérieur › Maintien le poumon en expansion
LIQUIDE PLEURAL = Permet le glissement physiologique des feuillets pleuraux l’un contre l’autre › Produit par la plèvre viscérale (5 – 20 cc/j) / résorbé par les pores lymphatiques entre les cellules mésothéliales de la plèvre pariétale et médiastinale
EPANCHEMENT PLEURAL = pleurésie = liquide dans la cavité pleurale par déséquilibre entre sécrétion/résorption › TOUJOURS PATHOLOGIQUE +++
Selon nature de l’épanchement
EXSUDAT = Riche en protéines / liquide clair / type inflammatoire
- Agression directe de la plèvre = infection, trauma, tumeur
TRANSSUDAT = Pauvre en protéines / liquide clair / type mécanique
- Déséquilibre entre p° hydrostatique (augmente) et p° oncotique (diminue) › IC, HTP, syndrome néphrotique, dénutrit°
- Augmentation de la dépression intra pleurale › Atélectasie pulmonaire
- Passage de liquide d’ascite vers la cavité pleurale par les puits de Ranvier
Cas particuliers :
- HEMOTHORAX = Sang / signe une étiologie traumatique
- CHYLOTHORAX = Lymphe / par obstacle sur canal thoracique
FAIRE LA DIFFERENCE
- Analyse biochimique (protides et LDH) du liquide pleural +++ (voir plus bas)
DIAGNOSTIC POSITIF D’UN EPANCHEMENT PLEURAL
QUAND SUSPECTE-T-ON UN EPANCHEMENT PLEURAL ?
SIGNES CLINIQUES FONCTIONNELS ET PHYSIQUES
Signes cliniques
Dyspnée (rapidité / intensité dépendent du terrain / abondance / étiologie de l’épanchement)
Douleur latéro-thoracique respiro dépendante (exacerbée par la respiration / toux / pression pariétale) › Peut irradier vers le dos / épaules
Toux sèche au changement de position ( Signe le caractère NON cloisonné de l’épanchement)
Hyperthermie (le + souvent en rapport avec une pneumonie sous jacente = épanchement para-pneumonique)
Examen physique
- SYNDROME PLEURAL LIQUIDIEN
- Silence auscultatoire (abolition MV)
- Matité à la percussion (à la base)
- Diminution / Abolition VV
- Souffle pleurétique › Doux / lointain / voilé / humé (entendu à la partie haute des épanchements habituellement abondants)
Parfois examen normal si épanchement de faible abondance (<500mL)
Signes d’appel imposent :
- RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITE
Prise de constantes : PA – FC / FR – SpO2 / température
- Détresse respiratoire (hypoxémie / lutte / hypercapnie)
- Choc septique en cas de pleurésie fébrile
- Choc hémorragique évocateur d’hémothorax
Réalisation d’une imagerie ++++
SIGNES D’APPEL RADIOGRAPHIQUES
Découverte fortuite sur radio de thorax :
- Devant symptômes extra-thoraciques (fièvre / AEG)
- Bilan d’une autre maladie (IC gauche)
COMMENT AFFIRME-T-ON LE DIAGNOSTIC D’EPANCHEMENT PLEURAL ?
RADIO DU THORAX DE FACE +++
Cas simple
- Opacité liquidienne : dense / homogène / déclive / non systématisée / effaçant les contours des éléments de voisinage / non rétractile
- Limitation supérieure de l’opacité = Ligne de Damoiseau : concave en haut et en dedans (en cas de cavité pleurale libre de toute adhérence)
- Opacité totale d’un hémithorax si épanchement de grande abondance
- Comblement cul de sac pleural
Déviation médiastinale du côté SAIN si pleurésie (différence avec atélectasie = déviation du côté atteint)
Cas + difficile
- Epanchement de faible abondance partiellement cloisonné / visible derrière coupole uniquement cliché de profil
- Epanchement sous pulmonaire
- Epanchements cloisonnés : image médiastinale / image arrondie d’un épanchement scissural / image arrondie d’un épanchement postérieur suspendu
- Augmentation à gauche de la distance poche à air gastrique-poumon (> 15 mm)
- A droite : surrélévation de la coupole
ECHOGRAPHIE PLEURALE
Affirme épanchement : Image anéchogène
INDICATIONS
- Fait facilement diagnostic des épanchements cloisonnés
- Fait la différence entre pleurésie et collapsus pulmonaire pour les cas difficiles
- Repérage précis de l’épanchement (++ si cloisonné)
- Guide les ponctions difficiles
+/- TDM
- Pas indispensable en urgence pour affirmer diagnostic
- En urgence avec injection+++ si suspicion EP ou hémothorax ++++ sinon en différé pour bilan étiologique / repérage des poches cloisonnées
- Recherche de lésions associées orientant le diagnostic étiologique de l’exsudat++ : plaques pleurales / nodules – masses dans le parenchyme / lymphangite carcinomateuse
LA PONCTION PLEURALE
PONCTION PLEURALE EXPLORATRICE
INDICATIONS
Dans tous les cas sauf :
- Epanchement pleural faible abondance (< 10mm) › Rapport B/R trop faible
- Pas en 1ère intention chez patients suspects ou porteurs ICG
- Ponction à envisager seulement dans 3 cas
- Epanchement unilatéral ou asymétrique ou absence de cardiomégalie
- Présence de douleurs type pleural ou fièvre
- Absence de modification après TRT de l’IC
MODALITÉS
QUAND PONCTIONNER ?
Urgence ++++ si :
- Epanchement fébrile (à visée étiologique et parfois évacuatrice si épanchement para-pneumonique)
- Suspicion d’hémothorax (visée étiologique)
- Mauvaise tolérance clinique (visée évacuatrice)
Rapidement dans les autres cas
OU PONCTIONNER ?
- Orientation par l’examen clinique / après repérage échographique
- Patient confortablement installé / dos rond / peau désinfectée / anesthésie de l’espace intercostal
- Contrôle du bilan de coagulation++
- En pleine matité / 2 travers de main des apophyses épineuses / sous l’épine de la scapula (2 travers de doigt) /au bord supérieur de la côte inférieure de l’EIC / trajet perpendiculaire (pour rester à distance du paquet vasculaire)
- A l’aide d’une aiguille ou d’un trocart dévolu aux ponctions pleurales
- Progression le « vide à la main » : arrêt direct à l’entrée de la cavité pleurale
Radio de contrôle post ponction systématique ++++++ › Pour éliminer un PTx iatrogène / rechercher une anomalie parenchymateuse sous jacente
- Echo si son but est d’éliminer un pneumothorax iatrogène
- Echographie de contrôle possible peut remplacer la radiographie
EVACUER LE LIQUIDE EN TOTALITE ?
- Oui
- Non
- Intérêt étiologique : TDM du parenchyme pulmonaire
- Epanchement parapneumonique non cloisonné
- Epanchement bien toléré
- Laisser du liquide facilite la mise en place d’un drain pleural si drainage secondairement
- Thoracoscopie à visée diagnostique
Si mauvaise tolérance : éliminer 1 ou 2L suffit
QUELLES ANALYSES DANS LE LIQUIDE PLEURAL ?
Permet de différencier les transsudats des exsudats++ (enquête étiologique fondamentalement différente)
- TRANSSUDATS
- Plutôt bilatéral
- Plutôt unilatéral
- IC
- Dialyse péritonéale
- Syndrome néphrotique
- CIRRHOSE
- Atélectasie
- Embolie pulmonaire
- EXSUDATS
- Cellules tumorales
- Neutrophiles
- Lymphocytes
- Eosinophiles
- PLEURESIES METASTATIQUES
- Mésothéliome
- Hémopathies malignes
- EPANCHEMENT PARAPNEUMONIQUE
- EP
- Pancréatite
- Foyer sous phrénique
- Atteinte œsophage
- Dressler
- TUBERCULOSE
- CANCER
- Lymphome
- Sarcoïdose
- Chylothorax
- Pleurésie des collagénoses (PR, lupus)
- HEMOTHORAX
- Pneumothorax
- EP
- Pleurésie asbestosique bénigne
- Parasitoses
- Médicaments
- Cancers
EXAMEN MACROSCOPIQUE
Tout épanchement qui n’est pas citrin ou clair est à priori exsudatif++
PURULENT : parfois odeur fétide dans empyème (pleurésie purulente, pyothorax : odeur fétide évocatrice infection germe anaérobies)
HEMORRAGIQUE : pas forcément un hémothorax (une faible quantité de sang peut donner cet aspect)
- Mesure de l’hématocrite pleural dans contexte traumatique
- Si pas de trauma, évoque une origine néoplasique++
LACTESCENT : chylothorax (rupture du canal thoracique souvent = chyle dans la plèvre)
EXAMENS BIOLOGIQUES DE 1ÈRE INTENTION SUR LE LIQUIDE PONCTIONNE
BIOCHIMIE : dosage protides pleuraux / LDH
Protides (g/L) | Critères complémentaires | Nature de l’épanchement |
<25 | Non | TRANSSUDAT |
25-35 | LDH >200 UI/L Ou protides pleuraux/sériques >0,5 OU LDH pleuraux/sériques >0,6 | Non › TRANSSUDAT Oui › EXSUDAT |
>35 | Non | EXSUDAT |
CYTOLOGIE PLEURALE (rarement discriminante, oriente parfois étiologie)
LEUCOCYTES
- Transsudats : <1000/ul
- Exsudats : >1000/ul
PREDOMINANCE LYMPHOCYTES : Tuberculose / Pleurésies néoplasiques / Lymphomes / Chylothorax / Pleurésies rhumatoïdes
PNN : Infections / EP aigue / Pancréatite aigue
EOSINOPHILES (>10%) : Pneumothorax / Pleurésies hémorragiques / Médicamenteuses / Parasitaires / Asbestosiques bénigne ou cancer
PRESENCE DE CELLULES TUMORALES : affirme la nature néoplasique si cancer connu
- Sinon confirmation par BIOPSIE PLEURALE
- IMMUNOMARQUAGE (TTF1 / CK7 / CK20) : oriente vers l’origine des cellules tumorales
ANALYSE BACTERIOLOGIQUE
- Recherche de GERMES PYOGENES HABITUELS (ED + culture)
- Recherche MYCOBACTERIES (ED + culture)
EXAMENS BIOLOGIQUES DE 2ND INTENTION EN FONCTION DE L’ORIENTATION CLINIQUE ET DE L’ASPECT MACROSCOPIQUE DU LIQUIDE
pH pleural = épanchement pleural fébrile / non typiquement purulent / pas de germe ED + culture
Hématocrite pleurale = épanchement macroscopiquement sanglant dans un contexte traumatique
- Hémothorax vrai si = (hématocrite pleural)/(hématocrite sanguin ) >0,5 = hémothorax vrai
- Prise en charge URGENTE++
Amylase pleurale = suspicion pancréatique et sous phrénique
Glucose intrapleural =
- Suspicion pleurésie rhumatoïde (si taux normal 0,5xglycémie= diag peu probable)
- Epanchement parapneumonique compliqué (taux abaissé < 2,2 mmol/L / consommation par les bactéries)
TG = si liquide latescent++
- TG > 1,1 g/L (1,2 mmol/L) = affirme le diagnostic de chylothorax
PRINCIPALES CAUSES DES EPANCHEMENTS PLEURAUX
- TRANSSUDATS
- Plutôt bilatéral
- Plutôt unilatéral
- IC
- Dialyse péritonéale
- Syndrome néphrotique
- CIRRHOSE
- Atélectasie
- Embolie pulmonaire
- EXSUDATS
- Cellules tumorales
- Neutrophiles
- Lymphocytes
- Eosinophiles
- PLEURESIES METASTATIQUES
- Mésothéliome
- Hémopathies malignes
- EPANCHEMENT PARAPNEUMONIQUE
- EP
- Pancréatite
- Foyer sous phrénique
- Atteinte œsophage
- Dressler
- TUBERCULOSE
- CANCER
- Lymphome
- Sarcoïdose
- Chylothorax
- Pleurésie des collagénoses (PR, lupus)
- HEMOTHORAX
- Pneumothorax
- EP
- Pleurésie asbestosique bénigne
- Parasitoses
- Médicaments
- Cancers
TRANSSUDATS
Epanchements bilatéraux et symétriques
INSUFFISANCE CARDIAQUE GAUCHE
Par augmentation de la p° hydrostatique (rarement abondant)
- RADIO : cardiomégalie / surcharge vasculaire pulmonaire / comblement alvéolaire / épanchement bilatéral et symétrique (rarement abondant)
SYNDROME NEPHROTIQUE
Par diminution de la p° oncotique capillaire
- Bilatéral et symétrique
Epanchements unilatéraux
CIRRHOSE
- Indolore
- Bien toléré
- Unilatéral droit ou à prédominance droite
Si épanchement bilatéral, fébrile ou douloureux › Faire un bilan plus poussé
ATELECTASIE PULMONAIRE
Majoration de la p° négative intra pleurale
- Rarement abondant
EMBOLIE PULMONAIRE
EXSUDATS
NEOPLASIQUES
Pleurésies métastatiques
- Primitif (par ordre fréquence) : poumon (homme) > sein (femme) > œsophage > colon
- Primitif méconnu (10%)
Epanchement presque toujours abondant et récidivant
EVACUATION DU LIQUIDE : séro-hématique / rosé (parfois citrin)
CYTODIAGNOSTIC (cellules tumorales dans le liquide = <30%)
- Affirme la nature néoplasique qui si cancer connu / si au cours du bilan on trouve un cancer
- Faire biopsie sinon++
PUIS SCANNER A LA RECHERCHE :
- Masse spiculée sous jacente
- Epaississement pleural irrégulier
- Bourgeon pleuraux
- Aspect de « lâcher de ballons parenchymateux »
- Syndrome interstitiel (lymphangite carcinomateuse)
- Adénomégalies médiastinales
BIOPSIES :
- A L’AVEUGLE : faible rentabilité (<50%) = mais améliore le diagnostic de 15% (/cytologie seule)
- SOUS CONTROLE PAR THORACOSCOPIE : excellent++
Mésothéliome = tumeur primitive de la plèvre +++++++
- Exposition professionnelle à l’amiante (même faible) / non retrouvée dans 20-40% des cas = tableau 30 Maladies Professionnelles (en faveur)
- Délai de prise en charge : 40 ans (en faveur)
- Tableau 30 des maladies professionnelles
Asymptomatique au début / douloureux à un stade avancé
IMAGERIE THORACIQUE :
- Festonnement pleural / épaississement pleural diffus = évocateur si CIRCONFERENTIEL
- +/- atteinte plèvre médiastinale / péricarde / ganglions hilaires
- Rétractation hémithorax
- Signes d’exposition à l’amiante parfois associés (plaques)
LIQUIDE : citrin ou sérohématique / formule aspécifique
BIOPSIES : indispensable++ pour affirmer diagnostic / sous thoracoscopie (à défaut sous scanner / écho)
Hémopathies malignes : Hodgkin ou lymphomes non Hodgkiniens
INFECTIEUX
Exsudats associés aux pneumonies bactériennes = épanchement parapneumonique
Tableau : pneumonie aigue / douleur intense type pleural
PARACLINIQUE : PONCTION
- Identifie le germe pour orienter l’ATB
- Orienter le traitement non antibiotique (= abstention VS drainage / lavage pleural)
EPANCHEMENTS PARAPNEUMONIQUES NON COMPLIQUES
- Epanchement faible abondance
- Liquide clair
- Pas de germes à l’ED et en culture
- pH >7,2 (discuté)
SIMPLE ATB (+/- évacuation du liquide)
EPANCHEMENTS PARAPNEUMONIQUES COMPLIQUES (EMPYEME / PLEURESIE PURULENTE)
- Epanchement abondant ou
- Epanchement cloisonné ou
- Liquide trouble purulent ou
- Germes à l’ED ou
- Germes en culture ou
- pH <7,2 (discuté) ou LDH > 1000 ou glycopleurie < 2,2 mmol/L
Traitement ANTI-INFECTIEUX IMPERATIVEMENT COMPLETE PAR EVACUATION DU LIQUIDE par
- Ponctions itératives ou
- Drain ou
- Thoracoscopie de débridement (=on effondre les logettes qui cloisonnent l’épanchement)
Pas de consensus
Pleurésies infectieuses virales
- Contemporaines d’une pneumopathie d’allure virale +/- péricardite
- Epanchement peu abondant
LIQUIDE : formule lymphocytaire ou mixte / non spécifique
Pleurésie tuberculeuse
Pleurésie sérofibrineuse (différent du pyopneumothorax = rupture d’une cavité tuberculeuse dans la plèvre)
- Soit au décours immédiat (6-12 semaines) d’une PIT (sujet jeune / immigré / contage récent)
- Soit secondaire / réactivation d’un foyer ancien
Clinique aspécifique : début progressif / fièvre modérée / amaigrissement
EXAMENS SPECIFIQUES :
- IDR positive (mais IDR négative au début n’élimine pas le diagnostic)
- ECBC à la recherche de BAAR (exceptionnellement positive dans les formes qui suivent une PIT)
RADIOLOGIE : pas ou peu de lésions parenchymateuses
PONCTION PLEURALE :
- Exsudat très riche en protéines / lymphocytaire (parfois mixte au tout début)
- BAAR à l’ED rarissime / culture + dans 30%
BIOPSIES PLEURALES++++
- A L’AVEUGLE : dans cette indication les plus rentables
- SOUS THORACOSCOPIE : rentabilité quasi 100%
Isolement du patient recommandé
NON TUMORAUX / NON INFECTIEUX
Accompagnant une EP
- 20% des EP s’accompagnent d’un épanchement (y penser++)
Epanchement peu abondant
LIQUIDE citrin ou sérohématique / formule aspécifique
- Exsudats : 80% // Transsudats : 20%
Pleurésie bénigne liée à l’amiante
- Diagnostic d’exclusion+++ / recherche une exposition à l’amiante
Epanchement à bascule
RADIO : suspicion ++ si plaques pleurales +/- calcifiées
PONCTION : liquide lymphocytaire non spécifique
BIOPSIE sous THORACOSCOPIE : recherche mésothéliome+
Pleurésie post-traumatique
- Soit immédiate et hémorragique
- Soit liquide citrin 1 à 2 mois après
Pleurésie par rupture oesophagienne
- A gauche / présence quasi constante d’un niveau de liquide associé
Pleurésies témoins d’une pathologie sous diaphragmatique
- Abcès sous phrénique
- Pancréatite aigue ou chronique
- Cancer du pancréas : amylase augmentée dans le liquide
Pleurésies associées à une maladie de système (LED / PR+++)
ENQUETE ÉTIOLOGIQUE FACE A UN EPANCHEMENT PLEURAL
EN PRESENCE D’UNE ORIENTATION CLINIQUE
- Tableau typique
- Tableau moins typique
- Epanchement associé à une pneumonie = PONCTION IMMEDIATE (distinction épanchements parapneumoniques compliqués / non compliqués)
- Epanchement contexte traumatique = PONCTION IMMEDIATE (pose le diagnostic d’hémothorax)
- Epanchement chez un patient avec un K connu = RECHERCHER CELLULES TUMORALES dans le liquide pleural
- Tableau compatible avec une EP = chercher à l’éliminer
EN L’ABSENCE D’ORIENTATION CLINIQUE
DISTINGUER TRANSSUDATS / EXSUDATS
SI TRANSSUDAT
Voir cœur / foie / rein
SI EXSUDAT
LA question : S’agit-il d’un cancer ?+++
BIOPSIE PLEURALE+++ POUR ANALYSE DE L’HISTOLOGIE PLEURALE
- A L’AVEUGLE PAR VOIE TRANSCUTANEE (opérateur entraîné / bilan hémostase OK)
- SOUS THORACOSCOPIE (sous sédation / AG) = exploration complète sous contrôle de la vue
- 1ère intention si suspicion Tuberculose (atteinte pleurale diffuse)
- Par opérateur entrainé
- Eliminer avant troubles de coagulation
- Souvent FN en cas de pathologie néoplasique (atteinte pleurale discontinue)
- Rentabilité pour les pleurésies néoplasiques : 85%
- FN si adhérences empêchant la bonne visualisation
- Exploration complète cavité pleurale et biopsies sous contrôle de la vue
SI BIOPSIE NEGATIVE : surveillance prolongée car l’arrière pensée est toujours celle d’un cancer++
EXSUDATIF : PLEURESIE REACTIONNELLE | |
Macroscopie | Clair / citrin |
Biochimie | Protides++ |
Cytologie | PNN+++ |
Bactériologie | Stérile+++ |
EXSUDATIF : PLEURESIE TUMORALE | |
Macroscopie | Séro-hématique |
Biochimie | Protides Marqueurs tumoraux à rechercher |
Cytologie | Cellules tumorales : 30% |
Bactériologie | Stérile |
EXSUDATIF : PLEURESIE TUBERCULEUSE | |
Macroscopie | Citrin / séro-hématique |
Biochimie | Protides >50g/L Glycopeurie diminuée |
Cytologie | Lymphocytes++ |
Bactériologie | BK 50% ECBC +/- biopsie |
EXSUDATIF : PLEURESIE PURULENTE | |
Macroscopie | Purulent Odeur fétide |
Biochimie | LDH très élevées pH acide |
Cytologie | PNN altérés |
Bactériologie | Bactérie mise en évidence par GRAM + culture |
EXSUDATIF : EP | |
Macroscopie | Faible abondance Séro-hématique |
TRANSSUDATIF | |
Macroscopie | Clair |
Biochimie | Faible taux protides / LDH |
Cytologie | Peu de c inflammatoires |
Bactériologie | Stérile |
CHYLOTHORAX | |
Macroscopie | Lactescent |
Biochimie | TG >1,1g/L |
Cytologie | Normale |
Bactériologie | Normale |
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GÉNÉRALITÉS
DÉFINITION
ESPACE PLEURAL = cavité virtuelle avec une p° négative à l’intérieur › Maintien le poumon en expansion
LIQUIDE PLEURAL = Permet le glissement physiologique des feuillets pleuraux l’un contre l’autre › Produit par la plèvre viscérale (5 – 20 cc/j) / résorbé par les pores lymphatiques entre les cellules mésothéliales de la plèvre pariétale et médiastinale
EPANCHEMENT PLEURAL = pleurésie = liquide dans la cavité pleurale par déséquilibre entre sécrétion/résorption › TOUJOURS PATHOLOGIQUE +++
Selon nature de l’épanchement
EXSUDAT = Riche en protéines / liquide clair / type inflammatoire
- Agression directe de la plèvre = infection, trauma, tumeur
TRANSSUDAT = Pauvre en protéines / liquide clair / type mécanique
- Déséquilibre entre p° hydrostatique (augmente) et p° oncotique (diminue) › IC, HTP, syndrome néphrotique, dénutrit°
- Augmentation de la dépression intra pleurale › Atélectasie pulmonaire
- Passage de liquide d’ascite vers la cavité pleurale par les puits de Ranvier
Cas particuliers :
- HEMOTHORAX = Sang / signe une étiologie traumatique
- CHYLOTHORAX = Lymphe / par obstacle sur canal thoracique
FAIRE LA DIFFERENCE
- Analyse biochimique (protides et LDH) du liquide pleural +++ (voir plus bas)
DIAGNOSTIC POSITIF D’UN EPANCHEMENT PLEURAL
QUAND SUSPECTE-T-ON UN EPANCHEMENT PLEURAL ?
SIGNES CLINIQUES FONCTIONNELS ET PHYSIQUES
Signes cliniques
Dyspnée (rapidité / intensité dépendent du terrain / abondance / étiologie de l’épanchement)
Douleur latéro-thoracique respiro dépendante (exacerbée par la respiration / toux / pression pariétale) › Peut irradier vers le dos / épaules
Toux sèche au changement de position ( Signe le caractère NON cloisonné de l’épanchement)
Hyperthermie (le + souvent en rapport avec une pneumonie sous jacente = épanchement para-pneumonique)
Examen physique
- SYNDROME PLEURAL LIQUIDIEN
- Silence auscultatoire (abolition MV)
- Matité à la percussion (à la base)
- Diminution / Abolition VV
- Souffle pleurétique › Doux / lointain / voilé / humé (entendu à la partie haute des épanchements habituellement abondants)
Parfois examen normal si épanchement de faible abondance (<500mL)
Signes d’appel imposent :
- RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITE
Prise de constantes : PA – FC / FR – SpO2 / température
- Détresse respiratoire (hypoxémie / lutte / hypercapnie)
- Choc septique en cas de pleurésie fébrile
- Choc hémorragique évocateur d’hémothorax
Réalisation d’une imagerie ++++
SIGNES D’APPEL RADIOGRAPHIQUES
Découverte fortuite sur radio de thorax :
- Devant symptômes extra-thoraciques (fièvre / AEG)
- Bilan d’une autre maladie (IC gauche)
COMMENT AFFIRME-T-ON LE DIAGNOSTIC D’EPANCHEMENT PLEURAL ?
RADIO DU THORAX DE FACE +++
Cas simple
- Opacité liquidienne : dense / homogène / déclive / non systématisée / effaçant les contours des éléments de voisinage / non rétractile
- Limitation supérieure de l’opacité = Ligne de Damoiseau : concave en haut et en dedans (en cas de cavité pleurale libre de toute adhérence)
- Opacité totale d’un hémithorax si épanchement de grande abondance
- Comblement cul de sac pleural
Déviation médiastinale du côté SAIN si pleurésie (différence avec atélectasie = déviation du côté atteint)
Cas + difficile
- Epanchement de faible abondance partiellement cloisonné / visible derrière coupole uniquement cliché de profil
- Epanchement sous pulmonaire
- Epanchements cloisonnés : image médiastinale / image arrondie d’un épanchement scissural / image arrondie d’un épanchement postérieur suspendu
- Augmentation à gauche de la distance poche à air gastrique-poumon (> 15 mm)
- A droite : surrélévation de la coupole
ECHOGRAPHIE PLEURALE
Affirme épanchement : Image anéchogène
INDICATIONS
- Fait facilement diagnostic des épanchements cloisonnés
- Fait la différence entre pleurésie et collapsus pulmonaire pour les cas difficiles
- Repérage précis de l’épanchement (++ si cloisonné)
- Guide les ponctions difficiles
+/- TDM
- Pas indispensable en urgence pour affirmer diagnostic
- En urgence avec injection+++ si suspicion EP ou hémothorax ++++ sinon en différé pour bilan étiologique / repérage des poches cloisonnées
- Recherche de lésions associées orientant le diagnostic étiologique de l’exsudat++ : plaques pleurales / nodules – masses dans le parenchyme / lymphangite carcinomateuse
LA PONCTION PLEURALE
PONCTION PLEURALE EXPLORATRICE
INDICATIONS
Dans tous les cas sauf :
- Epanchement pleural faible abondance (< 10mm) › Rapport B/R trop faible
- Pas en 1ère intention chez patients suspects ou porteurs ICG
- Ponction à envisager seulement dans 3 cas
- Epanchement unilatéral ou asymétrique ou absence de cardiomégalie
- Présence de douleurs type pleural ou fièvre
- Absence de modification après TRT de l’IC
MODALITÉS
QUAND PONCTIONNER ?
Urgence ++++ si :
- Epanchement fébrile (à visée étiologique et parfois évacuatrice si épanchement para-pneumonique)
- Suspicion d’hémothorax (visée étiologique)
- Mauvaise tolérance clinique (visée évacuatrice)
Rapidement dans les autres cas
OU PONCTIONNER ?
- Orientation par l’examen clinique / après repérage échographique
- Patient confortablement installé / dos rond / peau désinfectée / anesthésie de l’espace intercostal
- Contrôle du bilan de coagulation++
- En pleine matité / 2 travers de main des apophyses épineuses / sous l’épine de la scapula (2 travers de doigt) /au bord supérieur de la côte inférieure de l’EIC / trajet perpendiculaire (pour rester à distance du paquet vasculaire)
- A l’aide d’une aiguille ou d’un trocart dévolu aux ponctions pleurales
- Progression le « vide à la main » : arrêt direct à l’entrée de la cavité pleurale
Radio de contrôle post ponction systématique ++++++ › Pour éliminer un PTx iatrogène / rechercher une anomalie parenchymateuse sous jacente
- Echo si son but est d’éliminer un pneumothorax iatrogène
- Echographie de contrôle possible peut remplacer la radiographie
EVACUER LE LIQUIDE EN TOTALITE ?
- Oui
- Non
- Intérêt étiologique : TDM du parenchyme pulmonaire
- Epanchement parapneumonique non cloisonné
- Epanchement bien toléré
- Laisser du liquide facilite la mise en place d’un drain pleural si drainage secondairement
- Thoracoscopie à visée diagnostique
Si mauvaise tolérance : éliminer 1 ou 2L suffit
QUELLES ANALYSES DANS LE LIQUIDE PLEURAL ?
Permet de différencier les transsudats des exsudats++ (enquête étiologique fondamentalement différente)
- TRANSSUDATS
- Plutôt bilatéral
- Plutôt unilatéral
- IC
- Dialyse péritonéale
- Syndrome néphrotique
- CIRRHOSE
- Atélectasie
- Embolie pulmonaire
- EXSUDATS
- Cellules tumorales
- Neutrophiles
- Lymphocytes
- Eosinophiles
- PLEURESIES METASTATIQUES
- Mésothéliome
- Hémopathies malignes
- EPANCHEMENT PARAPNEUMONIQUE
- EP
- Pancréatite
- Foyer sous phrénique
- Atteinte œsophage
- Dressler
- TUBERCULOSE
- CANCER
- Lymphome
- Sarcoïdose
- Chylothorax
- Pleurésie des collagénoses (PR, lupus)
- HEMOTHORAX
- Pneumothorax
- EP
- Pleurésie asbestosique bénigne
- Parasitoses
- Médicaments
- Cancers
EXAMEN MACROSCOPIQUE
Tout épanchement qui n’est pas citrin ou clair est à priori exsudatif++
PURULENT : parfois odeur fétide dans empyème (pleurésie purulente, pyothorax : odeur fétide évocatrice infection germe anaérobies)
HEMORRAGIQUE : pas forcément un hémothorax (une faible quantité de sang peut donner cet aspect)
- Mesure de l’hématocrite pleural dans contexte traumatique
- Si pas de trauma, évoque une origine néoplasique++
LACTESCENT : chylothorax (rupture du canal thoracique souvent = chyle dans la plèvre)
EXAMENS BIOLOGIQUES DE 1ÈRE INTENTION SUR LE LIQUIDE PONCTIONNE
BIOCHIMIE : dosage protides pleuraux / LDH
Protides (g/L) | Critères complémentaires | Nature de l’épanchement |
<25 | Non | TRANSSUDAT |
25-35 | LDH >200 UI/L Ou protides pleuraux/sériques >0,5 OU LDH pleuraux/sériques >0,6 | Non › TRANSSUDAT Oui › EXSUDAT |
>35 | Non | EXSUDAT |
CYTOLOGIE PLEURALE (rarement discriminante, oriente parfois étiologie)
LEUCOCYTES
- Transsudats : <1000/ul
- Exsudats : >1000/ul
PREDOMINANCE LYMPHOCYTES : Tuberculose / Pleurésies néoplasiques / Lymphomes / Chylothorax / Pleurésies rhumatoïdes
PNN : Infections / EP aigue / Pancréatite aigue
EOSINOPHILES (>10%) : Pneumothorax / Pleurésies hémorragiques / Médicamenteuses / Parasitaires / Asbestosiques bénigne ou cancer
PRESENCE DE CELLULES TUMORALES : affirme la nature néoplasique si cancer connu
- Sinon confirmation par BIOPSIE PLEURALE
- IMMUNOMARQUAGE (TTF1 / CK7 / CK20) : oriente vers l’origine des cellules tumorales
ANALYSE BACTERIOLOGIQUE
- Recherche de GERMES PYOGENES HABITUELS (ED + culture)
- Recherche MYCOBACTERIES (ED + culture)
EXAMENS BIOLOGIQUES DE 2ND INTENTION EN FONCTION DE L’ORIENTATION CLINIQUE ET DE L’ASPECT MACROSCOPIQUE DU LIQUIDE
pH pleural = épanchement pleural fébrile / non typiquement purulent / pas de germe ED + culture
Hématocrite pleurale = épanchement macroscopiquement sanglant dans un contexte traumatique
- Hémothorax vrai si = (hématocrite pleural)/(hématocrite sanguin ) >0,5 = hémothorax vrai
- Prise en charge URGENTE++
Amylase pleurale = suspicion pancréatique et sous phrénique
Glucose intrapleural =
- Suspicion pleurésie rhumatoïde (si taux normal 0,5xglycémie= diag peu probable)
- Epanchement parapneumonique compliqué (taux abaissé < 2,2 mmol/L / consommation par les bactéries)
TG = si liquide latescent++
- TG > 1,1 g/L (1,2 mmol/L) = affirme le diagnostic de chylothorax
PRINCIPALES CAUSES DES EPANCHEMENTS PLEURAUX
- TRANSSUDATS
- Plutôt bilatéral
- Plutôt unilatéral
- IC
- Dialyse péritonéale
- Syndrome néphrotique
- CIRRHOSE
- Atélectasie
- Embolie pulmonaire
- EXSUDATS
- Cellules tumorales
- Neutrophiles
- Lymphocytes
- Eosinophiles
- PLEURESIES METASTATIQUES
- Mésothéliome
- Hémopathies malignes
- EPANCHEMENT PARAPNEUMONIQUE
- EP
- Pancréatite
- Foyer sous phrénique
- Atteinte œsophage
- Dressler
- TUBERCULOSE
- CANCER
- Lymphome
- Sarcoïdose
- Chylothorax
- Pleurésie des collagénoses (PR, lupus)
- HEMOTHORAX
- Pneumothorax
- EP
- Pleurésie asbestosique bénigne
- Parasitoses
- Médicaments
- Cancers
TRANSSUDATS
Epanchements bilatéraux et symétriques
INSUFFISANCE CARDIAQUE GAUCHE
Par augmentation de la p° hydrostatique (rarement abondant)
- RADIO : cardiomégalie / surcharge vasculaire pulmonaire / comblement alvéolaire / épanchement bilatéral et symétrique (rarement abondant)
SYNDROME NEPHROTIQUE
Par diminution de la p° oncotique capillaire
- Bilatéral et symétrique
Epanchements unilatéraux
CIRRHOSE
- Indolore
- Bien toléré
- Unilatéral droit ou à prédominance droite
Si épanchement bilatéral, fébrile ou douloureux › Faire un bilan plus poussé
ATELECTASIE PULMONAIRE
Majoration de la p° négative intra pleurale
- Rarement abondant
EMBOLIE PULMONAIRE
EXSUDATS
NEOPLASIQUES
Pleurésies métastatiques
- Primitif (par ordre fréquence) : poumon (homme) > sein (femme) > œsophage > colon
- Primitif méconnu (10%)
Epanchement presque toujours abondant et récidivant
EVACUATION DU LIQUIDE : séro-hématique / rosé (parfois citrin)
CYTODIAGNOSTIC (cellules tumorales dans le liquide = <30%)
- Affirme la nature néoplasique qui si cancer connu / si au cours du bilan on trouve un cancer
- Faire biopsie sinon++
PUIS SCANNER A LA RECHERCHE :
- Masse spiculée sous jacente
- Epaississement pleural irrégulier
- Bourgeon pleuraux
- Aspect de « lâcher de ballons parenchymateux »
- Syndrome interstitiel (lymphangite carcinomateuse)
- Adénomégalies médiastinales
BIOPSIES :
- A L’AVEUGLE : faible rentabilité (<50%) = mais améliore le diagnostic de 15% (/cytologie seule)
- SOUS CONTROLE PAR THORACOSCOPIE : excellent++
Mésothéliome = tumeur primitive de la plèvre +++++++
- Exposition professionnelle à l’amiante (même faible) / non retrouvée dans 20-40% des cas = tableau 30 Maladies Professionnelles (en faveur)
- Délai de prise en charge : 40 ans (en faveur)
- Tableau 30 des maladies professionnelles
Asymptomatique au début / douloureux à un stade avancé
IMAGERIE THORACIQUE :
- Festonnement pleural / épaississement pleural diffus = évocateur si CIRCONFERENTIEL
- +/- atteinte plèvre médiastinale / péricarde / ganglions hilaires
- Rétractation hémithorax
- Signes d’exposition à l’amiante parfois associés (plaques)
LIQUIDE : citrin ou sérohématique / formule aspécifique
BIOPSIES : indispensable++ pour affirmer diagnostic / sous thoracoscopie (à défaut sous scanner / écho)
Hémopathies malignes : Hodgkin ou lymphomes non Hodgkiniens
INFECTIEUX
Exsudats associés aux pneumonies bactériennes = épanchement parapneumonique
Tableau : pneumonie aigue / douleur intense type pleural
PARACLINIQUE : PONCTION
- Identifie le germe pour orienter l’ATB
- Orienter le traitement non antibiotique (= abstention VS drainage / lavage pleural)
EPANCHEMENTS PARAPNEUMONIQUES NON COMPLIQUES
- Epanchement faible abondance
- Liquide clair
- Pas de germes à l’ED et en culture
- pH >7,2 (discuté)
SIMPLE ATB (+/- évacuation du liquide)
EPANCHEMENTS PARAPNEUMONIQUES COMPLIQUES (EMPYEME / PLEURESIE PURULENTE)
- Epanchement abondant ou
- Epanchement cloisonné ou
- Liquide trouble purulent ou
- Germes à l’ED ou
- Germes en culture ou
- pH <7,2 (discuté) ou LDH > 1000 ou glycopleurie < 2,2 mmol/L
Traitement ANTI-INFECTIEUX IMPERATIVEMENT COMPLETE PAR EVACUATION DU LIQUIDE par
- Ponctions itératives ou
- Drain ou
- Thoracoscopie de débridement (=on effondre les logettes qui cloisonnent l’épanchement)
Pas de consensus
Pleurésies infectieuses virales
- Contemporaines d’une pneumopathie d’allure virale +/- péricardite
- Epanchement peu abondant
LIQUIDE : formule lymphocytaire ou mixte / non spécifique
Pleurésie tuberculeuse
Pleurésie sérofibrineuse (différent du pyopneumothorax = rupture d’une cavité tuberculeuse dans la plèvre)
- Soit au décours immédiat (6-12 semaines) d’une PIT (sujet jeune / immigré / contage récent)
- Soit secondaire / réactivation d’un foyer ancien
Clinique aspécifique : début progressif / fièvre modérée / amaigrissement
EXAMENS SPECIFIQUES :
- IDR positive (mais IDR négative au début n’élimine pas le diagnostic)
- ECBC à la recherche de BAAR (exceptionnellement positive dans les formes qui suivent une PIT)
RADIOLOGIE : pas ou peu de lésions parenchymateuses
PONCTION PLEURALE :
- Exsudat très riche en protéines / lymphocytaire (parfois mixte au tout début)
- BAAR à l’ED rarissime / culture + dans 30%
BIOPSIES PLEURALES++++
- A L’AVEUGLE : dans cette indication les plus rentables
- SOUS THORACOSCOPIE : rentabilité quasi 100%
Isolement du patient recommandé
NON TUMORAUX / NON INFECTIEUX
Accompagnant une EP
- 20% des EP s’accompagnent d’un épanchement (y penser++)
Epanchement peu abondant
LIQUIDE citrin ou sérohématique / formule aspécifique
- Exsudats : 80% // Transsudats : 20%
Pleurésie bénigne liée à l’amiante
- Diagnostic d’exclusion+++ / recherche une exposition à l’amiante
Epanchement à bascule
RADIO : suspicion ++ si plaques pleurales +/- calcifiées
PONCTION : liquide lymphocytaire non spécifique
BIOPSIE sous THORACOSCOPIE : recherche mésothéliome+
Pleurésie post-traumatique
- Soit immédiate et hémorragique
- Soit liquide citrin 1 à 2 mois après
Pleurésie par rupture oesophagienne
- A gauche / présence quasi constante d’un niveau de liquide associé
Pleurésies témoins d’une pathologie sous diaphragmatique
- Abcès sous phrénique
- Pancréatite aigue ou chronique
- Cancer du pancréas : amylase augmentée dans le liquide
Pleurésies associées à une maladie de système (LED / PR+++)
ENQUETE ÉTIOLOGIQUE FACE A UN EPANCHEMENT PLEURAL
EN PRESENCE D’UNE ORIENTATION CLINIQUE
- Tableau typique
- Tableau moins typique
- Epanchement associé à une pneumonie = PONCTION IMMEDIATE (distinction épanchements parapneumoniques compliqués / non compliqués)
- Epanchement contexte traumatique = PONCTION IMMEDIATE (pose le diagnostic d’hémothorax)
- Epanchement chez un patient avec un K connu = RECHERCHER CELLULES TUMORALES dans le liquide pleural
- Tableau compatible avec une EP = chercher à l’éliminer
EN L’ABSENCE D’ORIENTATION CLINIQUE
DISTINGUER TRANSSUDATS / EXSUDATS
SI TRANSSUDAT
Voir cœur / foie / rein
SI EXSUDAT
LA question : S’agit-il d’un cancer ?+++
BIOPSIE PLEURALE+++ POUR ANALYSE DE L’HISTOLOGIE PLEURALE
- A L’AVEUGLE PAR VOIE TRANSCUTANEE (opérateur entraîné / bilan hémostase OK)
- SOUS THORACOSCOPIE (sous sédation / AG) = exploration complète sous contrôle de la vue
- 1ère intention si suspicion Tuberculose (atteinte pleurale diffuse)
- Par opérateur entrainé
- Eliminer avant troubles de coagulation
- Souvent FN en cas de pathologie néoplasique (atteinte pleurale discontinue)
- Rentabilité pour les pleurésies néoplasiques : 85%
- FN si adhérences empêchant la bonne visualisation
- Exploration complète cavité pleurale et biopsies sous contrôle de la vue
SI BIOPSIE NEGATIVE : surveillance prolongée car l’arrière pensée est toujours celle d’un cancer++
EXSUDATIF : PLEURESIE REACTIONNELLE | |
Macroscopie | Clair / citrin |
Biochimie | Protides++ |
Cytologie | PNN+++ |
Bactériologie | Stérile+++ |
EXSUDATIF : PLEURESIE TUMORALE | |
Macroscopie | Séro-hématique |
Biochimie | Protides Marqueurs tumoraux à rechercher |
Cytologie | Cellules tumorales : 30% |
Bactériologie | Stérile |
EXSUDATIF : PLEURESIE TUBERCULEUSE | |
Macroscopie | Citrin / séro-hématique |
Biochimie | Protides >50g/L Glycopeurie diminuée |
Cytologie | Lymphocytes++ |
Bactériologie | BK 50% ECBC +/- biopsie |
EXSUDATIF : PLEURESIE PURULENTE | |
Macroscopie | Purulent Odeur fétide |
Biochimie | LDH très élevées pH acide |
Cytologie | PNN altérés |
Bactériologie | Bactérie mise en évidence par GRAM + culture |
EXSUDATIF : EP | |
Macroscopie | Faible abondance Séro-hématique |
TRANSSUDATIF | |
Macroscopie | Clair |
Biochimie | Faible taux protides / LDH |
Cytologie | Peu de c inflammatoires |
Bactériologie | Stérile |
CHYLOTHORAX | |
Macroscopie | Lactescent |
Biochimie | TG >1,1g/L |
Cytologie | Normale |
Bactériologie | Normale |