- Médecine d’urgence
- UE 11
- Item 330
Important
Prise en charge immédiate pré-hospitalière et à l'arrivée à l'hôpital
- Asepsie ++
- 1er, 2nd (superficiel et profond) et 3ème degré
- Surface corporelle : règle des 9 de wallace ; grave si > 20%
- USB : grave si > 100
- Risque vital : face, VADS, périnée, brulures circulaires des membres
- Complications : troubles hydroélectrolytiques, dénutrition, infection, intoxication au CO et au cyanure
- VVP en peau saine
- Dans le bilan : HbCO, CPKmb, ECG, protidémie
- Antalgiques ++
- Régime hyper- protidique, hypercalorique, hydratation
- Autogreffe cutanée
- SAT-VAT++
CHEZ UN BRÛLé
épidémiologie & Etiologies
épidémiologie
- 500 000 personnes victimes de brûlures par an en France
- Accidents domestiques (60%), accident du travail (20%), AVP…
Etiologies
- ThermiquesLiquides, corps chauds, gaz chauds, arc électrique…
- Autres Brûlures chimiques, électriques, radiations ionisantes
Profondeur des brûlures
PREMIER degré
- HistologieAtteinte superficielle de l’épiderme
- Clinique Erythème « coup de soleil »
- évolutionGuérison spontanée sans séquelle
second degré
Superficiel | Profond | |
---|---|---|
Histologie | Destruction épidermique | Atteinte du derme profond |
Clinique | Phlyctènes Peau rouge Douleur intense | Phlyctènes Peau pâle Hypoesthésie |
Evolution | Bonne cicatrisation sans cicatrice | Cicatrisation aléatoire |
troisième degré
- Histologie Destruction totale du derme
- Clinique
- Evolution Cicatrisation spontanée impossible
- Escarre noirâtre plus ou moins rigide
- Anesthésie totale
évaluation de la gravité
Circonstances de l’accident
- Nature de l’agent vulnérant, domestique ou accident de travail
- Délai de prise en charge, traitement local entrepris
Terrain
Age, antécédents médico-chirurgicauxPrise de traitement
Brûlure
- Profondeur
- Surface
- Règles des 9 de Wallace
Brûlure grave si > 20%
Pronostic vital si > 40%
- Indice de Beaux :
Age + % de surface cutanée brûlée
Grave si > 100
- Score UBS
%SCT + 3 x %SCT au 3ème degré
Grave si > 50, pronostic vital si > 150
- Siège
- Vital :
- Risque fonctionnel : paupières, bouche…
- Face : risque d’asphyxie
- Périnée : surinfection
- Brûlures circulaires : ischémie
Toxiques
- Intoxication au CO : troubles de la conscience
- Intoxication au cyanure : présence de suie sur les muqueuses et les crachats
évolution & Complications
Précoces
- Détresse respiratoire
- CollapsusNécessité de remplissage
- TraumatismesBilan des lésions associées cf. polytraumatisé
- Troubles du rythme
- Métaboliques
- OculairesIrrigation abondante et prolongée
- Inhalation de fumées : SDRA
- Brûlures de la face et du cou : œdème asphyxique
- Brûlures chimiques et électriques
- Hyperkaliémie par rhabdomyolyse
- RhabdomyolyseBrûlure des muscles, Décubitus prolongé, Insuffisance rénale aiguë
- Hypothermie
Secondaires
- Infection
- DénutritionRenutrition hypercalorique et hyperprotidique
- DécubitusCf. item 116
- AutresIntoxication au CO, respiratoire, digestive…
- Complication majeure
- Précautions et manipulations stériles
Tardives
- Cutanées
- ArticulairesRaideur articulaire, attitude vicieuse
- Autres
- Cicatrices et fragilité cutanée
- Prurit
- Cancers : carcinome épidermoïde sur cicatrice
- Mutilations (doigt, nez, oreille)
- Dépression
Prise en charge
Sur les lieux
- Eviction de l’agent vulnérant
- Appel du SAMU
- Refroidir la brûlure à l’eau froide
- Pansements occlusifs des zones brûlés
- Asepsie rigoureuse
- Voie veineuse périphérique en peau saine
- Prise en charge initiale des détresses vitales
Hospitalisation
- Chirurgie plastique : brûlures > 20% chez l’adulte et > 10% chez l’enfant
- Réanimation : brûlures > 40% ou > 150 UBS
Bilan paraclinique
- NFS, TP-TCA
- Fonctions rénale et hépatique
- Glycémie
- Protidémie
- Groupage ABO Ŕ rhésus Ŕ RAI
- CPK/LDH, myoglobinurie
- Gaz du sang-lactates
- HbCO
- ECG
- Radiographie de thorax
- Fibroscopie bronchique si intoxication au cyanure : bilan lésionnel
Symptomatique
- Réanimation hydroélectrolytique :
20mL/kg la 1ère heure
2mL/kg/% de surface cutanée brulée (SCB) les 8h suivantes
0,5mL/kg/% +/- albumine 0,5mL/kg/% pendant les 16h
- Antalgiques adaptés à l’EVA
- Traitement local :
- Renutrition parentérale hypercalorique
- 1er degré : pommade calmante : trolamine - Biafine®
- 2nd degré : hydrocolloïdes ou hydrocellulaires
- Brûlures infectées : sulfadiazine argentique - Flammazine®
Mesures associées
- Infectieux : Antibioprophylaxie non systématique,
- Mise à jour du statut vaccinal antitétanique SAT-VAT
- Anxiolytiques
- Prévention des complications de décubitus :
- Atmosphère chaude
- Soutien psychologique
- Anticoagulation préventive
- Kinésithérapie
Surveillance
- Clinique :
- Paraclinique : biologique et radiologique
- Hémodynamique
- Température
- Hydratation
- Etat nutritionnel
- Examen cutané local
Phase secondaire
- Traitement conservateur :
- Traitement chirurgical
- 1er et 2nd degré superficiel
- Cicatrisation dirigée
- 2nd degré profond et 3ème degré
- Excision-greffe précoce
- Incision de décharge : prévention syndrome des loges
CHEZ UN POLYTRAUMATISé
Plusieurs traumatismes dont au moins un met en jeu le pronostic vital
Respect de l’axe tête- cou-tronc +++
Glasgow < 8 › intubation orotrachéale
En 1er : éliminer une urgence hémodynamique, respiratoire ou neurologique ; puis bilan lésionnel complet (crâne, thorax, abdomen, rachis, cutané, pelvis et membres)
Patient instable : radiographies (thorax + bassin) + fast- échographie recherchant des épanchements (plèvre, péricarde, splénique, hépatique, Douglas)
Patient stabilisable : TDM corps entier après radiographies du bassin et du thorax pour éliminer les urgences
Patient stable : idem + rachis cervical et dorsolombaire +/- autres
Attention : pas de sonde urinaire si traumatisme pelvien
Catégories de polytraumatisés | |
---|---|
Catégorie 1 | Collapsus persistant malgré un remplissage Bloc opératoire en urgence Examens (FAST- écho, radiographie thoracique et bassin) sur table opératoire |
Catégorie 2 | Collapsus stabilisé par remplissage Body-TDM |
Catégorie 3 | Patient stable Body-TDM |
Introduction :
Définition
- Traumatisme grave qui associe une ou plusieurs lésions cranio-cérébrales, thoraciques, viscérales ou osseuses dont au moins une met en jeu le pronostic vital par son retentissement respiratoire, CV immédiatement ou les jours suivants
- Toute victime d’un traumatisme haute cinétique quelles que soient les lésions
épidémiologie
- 2ème cause de mortalité chez les jeunes ; prédominance masculine
- Etiologies : AVP, accidents de travail, tentatives d’autolyse
- 50% de décès dans la première heure
Témoins de haute cinétique
- Ejection du véhicule
- Co-victime décédée
- Chute > 6m
- Victime projetée ou écrasée
- Blast
- Absence de casque, pas de ceinture de sécurité
- Vitesse estimée élevée
Conduite à tenir sur les lieux de l’accident :
Protéger
Baliser dans les deux sens de la circulation
Alerter
Centre 15, services de police :
- Lieu et circonstances de l’accident,
- Nombre et type de blessés
- Existence de danger immédiat (incendie…)
Secourir
- Tout polytraumatisé est un traumatisé du rachis jusqu’à preuve du contraire
- Respect de l’axe tête-cou-tronc et mettre le blessé à l’abri
- Libération des VAS :
- Débuter la réanimation cardio-pulmonaire
- Contrôle des hémorragies externes par compression
- Position latérale de sécurité
- Ablation d’un corps étranger
Urgences vitales
- Cardio- circulatoire
- Respiratoire
- Neurologie
- Collapsus cardio-vasculaire : hypotension et tachycardie
- Pâleur
- Marbrures, froideur des téguments
- Mesure de la SaO2
- Signes de lutte
- Polypnée, dyspnée
- Cyanose
- Etat de conscience (Glasgow)
- Réflexes du tronc cérébral
- Etat des pupilles
Bilan lésionnel
- Bilan lésionnel rapide après déshabillage
- Cranio-facial :
- Rachis : recherche de points douloureux
- Thorax :
- Abdomen :
- Bassin : recherche d’une fracture par pression sur le bassin
- Membres : recherche de foyers de fractures
- Etat cutané : plaie, hémorragie
- Glycémie et hémoglobinémie capillaires
- Plaie hémorragique, embarrure
- Fuite de LCR
- Emphysème sous-cutané
- Plaie costale, épanchement pleural
- Souffle cardio-vasculaire
- Matité des flancs
- Défense, douleur
Mise en conditions et transfert
- Transport dans un matelas coquille et collier cervical rigide
- Conditionnement :
- Oxygénothérapie
- Remplissage vasculaire +/- amines vasopressives
- Contrôle des hémorragies externes par pansements compressifs stériles
- Immobilisation des foyers de fracture dans des attelles
- Prévention de l’hypothermie par couverture de survie
- Antalgiques de niveau adapté, anxyolyse
- Surveillance :
- 2 voies veineuses périphériques ≥ 18G
- Scope cardio-tensionnel
- Scope SpO2 et CO2
- Intubation orotrachéale selon les cas
- Sonde naso-gastrique (sauf traumatisme facial)
- Sonde urinaire (sauf traumatisme pelvien)
- Scope :
- Micro-hématocrite, glycémie capillaire
- fréquence cardiaque, pression artérielle
- SpO2 ECG
- Glasgow
Prise en charge hospitalière
Clinique
- Compléter l’interrogatoire de l’entourage, examen de la feuille de ramassage
- Examen physique complet à la recherche d’urgences vitales
Paraclinique
Imagerie
- Tous les patients
- Patient stable
- Patient instable
- Radiographies :
- Echographie abdominale
- Thorax de face
- Bassin de face
- Rachis cervical bouche ouverte
- Foyers de fractures
- Body-scan :
- TDM cérébrale non injectée
- TDM rachis cervical et dorso-lombaire
- TDM abdomino-pelvienne injectée
- Radiographies :
- Echo abdominale rapide (FAST-écho)
- Thorax de face
- Bassin de face
Biologie
- Bilan pré-transfusionnel : Gr-Rh-RAI
- Hémostase : NFS - TP-TCA
- Glycémie
- Fonctions vitales :
- Toxiques (OH)
- hCG chez la femme
- Ionogramme, fonction rénale
- Bilan hépatique : foie de choc
- Troponine
- Gaz du sang et lactates
- CPK
Autres
ECG
Hiérarchisation
- 1. Traitement des urgences vitales
- 2. Traitement des urgences fonctionnelles
- 3. Traitement de toutes les autres lésions
- Neurologiques : HSD avec signes d’engagement
- Cardio-circulatoires : hémorragie interne ou externe
- Respiratoires : Hémopneumothorax compressif
- Digestive : choc hémorragique sur traumatisme splénique
- Ischémie d’un membre
- Fractures du rachis avec complications neurologiques
- Luxations et fractures ouvertes
CHEZ UN TRAUMATISé ABDOMINAL
- Si plaie, exploration chirurgicale au bloc ; si péritoine ouvert › Laparotomie
- BU++ › recherche d’une hématurie
- Atteinte splénique : hématome sous- capsulaire, choc hémorragique par rupture › embolisation artères spléniques en 1ière intention ; si échec ou instabilité : splénectomie + vaccination + antibioprophylaxie
- Rupture d’organes creux › Pneumopéritoine
Traumatismes abdominaux
Tout traumatisé abdominal est un polytraumatisé
Contusions abdominales
- Lors de décélération brutale (AVP, choc) : cisaillement
- Rupture des organes pleins, des pédicules : hémorragies massives
Traumatismes pénétrant
- Lésions des organes creux principalement
- Lésions sur le trajet et à distance (onde de choc des armes à feu)
Diagnostic positif
Examen général
Cf. examen, bilan et prise en charge du polytraumatisé
Examen abdominal
- Inspection
- Palpation
- BU : Recherche d’une hématurie : atteinte rénale et des voies urinaires
- Ecchymoses, hématomes, brûlures
- Plaies avec orifice d’entrée et de sortie
- Eviscération
- Distension abdominale
- Défense, contracture
- Matité/météorisme
- Côtes flottantes et instabilité du bassin
- Touchers pelviens et examen des organes génitaux externes
Prise en charge
- Réanimation : Réanimation d’un choc cf. item 328
- Antibiothérapie
- En cas de péritonite ou de contusion abdominale grave
- Active sur les bacilles gram négatif : Augmentin® + aminoside
Chirurgie
- Laparotomie exploratrice en cas de choc non contrôlé
- Artério-embolisation : sans retarder la laparotomie
- Traitement conservateur en cas de stabilité : surveillance continue en réanimation
Exemples de traumatismes abdominaux
Traumatismes spléniques
- Classification
- Traitement
- Complications
- I : Lésions capsulaires sans atteinte parenchymateuse
- II : Hématome intra-parenchymateux ; intégrité du hile
- III : Fracture splénique avec atteinte du hile
- IV : Eclatement de la rate ou rupture pédiculaire
- V : Destruction d’un lobe > 75%
- VI : Avulsion hépatique
- Conservateur
- Chirurgical
- Stabilité hémodynamique
- Surveillance clinique et paraclinique en réanimation
- Instabilité hémodynamique
- Packing hépatique
- Choc hémorragique
- Abcès hépatique
- Hémobilie et fistule biliaire
Traumatismes pénétrants
- Plaie non pénétrante (péritoine intact) › parage + suture
- Plaie pénétrante :
- Mesures associées : antibioprophylaxie + SAT-VAT
- Exploration chirurgicale
- Toilette péritonéale, résection-suture des lésions
Complications
Immédiates
Choc hémorragique
Précoces
- Infectieuses : péritonite secondaire par perforation, fistule d’un organe creux
- Rupture de rate en 2 temps suite à un hématome sous-capsulaire
- Ischémie-nécrose digestive : pneumopéritoine
- Pancréatite
- Hémobilie, fistule biliaire
Tardives
- Abcès sous-phrénique : Signes infectieux + Abdomen chirurgical +/- signes pleuro-pulmonaires
- Faux kystes du pancréas en cas de traumatisme pancréatique
TRAUMATISMES OCULAIRES
Attention au corps étranger intraoculaire
Signe de Seidel à la lampe à fente
Si suspicion de CE, CI du tonomètre à aplanation, IRM et du verre à 3 mirroirs
SAT-VAT
Examens contre- indiqués en cas de perforation oculaire :
- IRM
- Echographie
- Mesure du tonus
- FO au verre à 3 miroirs
Contusions du globe oculaire
Contusion du segment antérieur
- Cornée
- Conjonctive
- Chambre antérieure
- Iris
- Cristallin
- Hypertonie
- Erosion visible à l’instillation de fluorescéine
- Antibioprophylaxie par collyre
- Hémorragie sous-conjonctivale
- Eliminer un corps étranger
- Hyphéma
- Régression spontanée
- Irido-dialyse : désinsertion à la base de l’iris
- Rupture du sphincter
- Mydriase post-traumatique
- Subluxation ou luxation complète du cristallin
- Cataracte post-traumatique (à distance)
- Lésion traumatique de l’angle irido-cornéen
Contusion du segment postérieur
- Œdème rétinien
- Hémorragie intra- vitréenne
- Déchirure rétinienne
- Rupture choroïde
- Œdème de Berlin
- BAV évoluant le plus souvent vers la guérison
- Fond d’œil non visible
- Evolue favorablement
- Risque de décollement de rétine
- Prophylaxie par photocoagulation des déchirures
- BAV séquellaire définitive
Rupture du globe
- Prise en charge en urgence
- Mauvais pronostic même après suture
Traumatisme perforant
- Signe de Seidel :
- Exploration chirurgicale si plaie profonde
- Radiographie orbitaire : ne pas méconnaître un corps étranger
- Extériorisation de vitrée sur la cornée
- Le vitré « lave » la fluorescéine
Corps étranger intraoculaire
Corps étranger superficiel
- Symptômes unilatéraux :
- Recherche systématique en retournant la paupière supérieure
- Conjonctivite
- Kératite
Corps étranger intraoculaire
- Visualisation de la porte d’entrée
- Recherche du trajet
- Recherche du corps étranger fond d’œil
Paraclinique
- Radiographies ou TDM orbitaire
- IRM contre-indiquée
Complications
- Précoces
- Tardives
- Endophtalmie
- Décollement de rétine
- Cataracte traumatique
- Ophtalmie sympathique : uvéite auto-immune controlatérale
- Sidérose et chalcose :
- Atteintes rétiniennes toxiques
- Sidérose : corps étranger ferrique
- Chalcose : corps étranger cuivrique
Brûlures oculaires
Formes cliniques
- Thermique
- Acide
- Basique
- UV
- Photo- traumatisme
- Protection par le film de larmes : rarement graves
- Brûlures graves si atteinte des paupières ou des annexes
- Brûlures graves si pH < 2,5
- Destruction des cellules par saponification
- Pénétration intraoculaire par saponification
- Brûlures graves (ammoniaque ++)
- Ophtalmie des neiges
- Apparaît avec 6-8h de décalage
- Kéraite ponctuée superficielle : piqueté fluorescéine positif
- Guérison sans séquelle en 48h
- Secondaire à l’observation d’une éclipse
- Atteinte maculaire pouvant évoluer vers une cicatrice
- Baisse d’acuité visuelle définitive
Classification de Roper-Hall
- Examen à la fluorescéine :
- Désépithélialisation cornéenne
- Atteinte du stroma cornéen
- Ischémie conjonctivale
Prise en charge
- Mesure du pH oculaire à la bandelette
- Lavage en urgence :
- Collyre corticoïde en prévention de la réaction inflammatoire
- Le plus précoce possible
- Abondant (1L) au sérum physiologique
- Long : au moins 20 à 30 minutes
CHEZ UN TRAUMATISé DES MEMBRES
Mécanisme lésionnel, Main dominante, Heure du dernier repas, Profession, Heure de l’accident, SAT-VAT
Complications :• Immédiates : Cutanées, vasculaires (ischémie aiguë = angio-TDM), nerveuses, syndrome des loges, embolie graisseuse• Secondaires : Déplacement secondaire, infection, syndrome des loges• Tardives : Pseudarthrose septique et aseptique, cal vicieux, arthrose, ostéite chronique, algodystrophie, ostéonécrose
Traitement fonctionnel / orthopédique / chirurgical : réduction, contention et immobilisation
HBPM si atteinte des membres inférieurs
Rééducation ++
Contrôle radio
Fractures de la clavicule
Généralités
Homme jeune, sportif
Mécanismes lésionnels
- Indirect
- Direct Traumatisme direct violent : AVP
- Mécanisme le plus fréquent
- Chute sur le moignon de l’épaule
Classification
Selon le siège : 1/3 moyen (75%), 1/3 externe, 1/3 interne
Anamnèse
- Mécanismes lésionnel évocateur
- Signes fonctionnels : douleur + impotence fonctionnelle
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Abaissement du moignon de l’épaule
- Diminution de la distance acromio-sternale
- Saillie sous-cutanée de l’extrémité distale
- Antépulsion du moignon de l’épaule
- Douleurs et mobilité du foyer de fracture
- Mobilité conservée de l’articulation
- CutanéesOuverture fréquente Cauchoix 1
- Vasculaires Palpation des pouls périphériques
- Neuro Examen neurologique systématique
- PneumoRisque de pneumothorax : auscultation
- OsseusesSyndrome omo-cléïdo-thoracique
Radiographies
- IncidencesDéfilé claviculaire + face et profil de Lamy + thorax de face
- Résultats
- Autres Lésions associées : pneumothorax, fractures costales
- Trait de fracture : 1/3 moyen
- Raccourcissement et chevauchement des fragments
Prise en charge
type | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédique | Fracture déplacée Fracture non déplacée | Rétropulsion par bandage en 8 pendant 3-6 semaines |
Chirurgical | Fractures compliquée, bilatérale Fracture du ¼ externe Pseudarthrose secondaire | Embrochage percutané Plaque vissée |
Les deux | Surveillance clinique : tolérance, efficacité et complications Surveillance radiologique : défilé claviculaire J8, J21 et J45 Antalgiques, rééducation précoce |
Complications
- Secondaires
- Tardives
- Nécrose cutanée en regard de la saillie du fragment interne
- Déplacement secondaire
- Cals vicieux hypertrophiques
- Algodystrophie (syndrome épaule-main) et pseudarthrose
Les disjonctions acromio-claviculaires
Physiopathologie
- Mécanisme lésionnel : indirect par chute sur le moignon de l’épaule
Interrogatoire
Homme jeune 20-30 ans, mécanisme lésionnel évocateur
Stades
Stade I — Entorse bénigne | |
---|---|
Lésion | Distension du ligament acromio- claviculaire |
Clinique | Interligne douloureuseŒdème, ecchymose |
Radios standards | Normale |
Radios dynamiques | Normale |
Stade II — Entorse grave et subluxation, acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture du ligament acromio- claviculaire |
Clinique | Stade IMobilité en touche de piano |
Radios standards | Subluxation |
Radios dynamiques | Augmentation + |
Stade III — Luxation acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture des ligaments A-C et coraco-claviculaire |
Clinique | Stade IITiroir antéropostérieur |
Radios standards | Luxation + |
Radios dynamiques | Augmentation ++ |
Stade iv — Luxation acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture des ligaments A-C et coraco-claviculaire |
Clinique | idem Stade IIISignes majorés |
Radios standards | Luxation ++ |
Radios dynamiques | Augmentation +++ |
Prise en charge
type | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédique | Stades I et II | Immobilisation par écharpe coude au corps 3 semaines |
Chirurgical | Stades III et IV | Ligamentorraphie + embrochage acromio-claviculaire Immobilisation coude au corps |
Les deux | Surveillance clinique : tolérance, efficacité et complications Surveillance radiologique : défilé claviculaire J8, J21 et J45 AT, antalgiques, rééducation précoce |
Luxations gléno-humérales
Antéro-interne sous-coracoïdienne
Attitude des traumatisés du membre supérieur
Abduction-rotation externe irréductible (signe de Berger)
Signe de l’épaulette, coup de hache externe, comblement du sillon delto-pectoral
Evaluer sensibilité et motricité du moignon de l’épaule (nerf circonflexe) et ROT bicipital (nerf musculo- cutané)
Rx : encoche de Malgaigne, éculement de la glène, recherche d’une fracture du col
Réduction par manœuvre externe et radio de contrôle
Risque de récidive et de raideur
- Luxation postérieure :
- < 5%
- Mécanisme indirect : comitialité et électrocution : hyper-contraction des rotateurs internes
- Direct : AVP
- Formes sous- acromiale et sous-épineuse
- Attitude vicieuse en rétropulsion- adduction-rotation interne
- Tête humérale peu déplacée, disparition du vide sous-acromial postérieur
- Attitude irréductible en rotation interne
- Radio › diagnostic positif
- Réduction en urgence : traction dans l’axe + rotation externe
- Immobilisation coude au corps
Définition
- Perte de contact entre la tête humérale et la glène de la scapula
- Classification :
- Luxation extra-coracoïdienne : subluxation intra-capsulaire
- Luxation sous-coracoïdienne : forme la plus fréquente
- Luxation intra-coracoïdienne : en dedans de la coracoïde
Anamnèse
- Terrain : adulte jeune 20-40 ans et sportif
- Mécanisme lésionnel :
- Signes fonctionnels :
- Indirect : chute en abduction-rotation externe-rétropulsion
- Direct : choc direct au niveau du moignon de l’épaule (rare)
- Douleurs vives
- Impotence fonctionnelle
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Attitude vicieuse en abduction-rotation externe
- Signe de l’épaulette (saillie de l’acromion)
- Coup de hache externe
- Comblement du sillon delto-pectoral
- Vacuité de la cavité glénoïdale
- Douleurs électives du sillon delto-pectoral
- Palpation de la tête sous la coracoïde
- Attitude vicieuse irréductible : signe de Berger
- Mobilité de la tête humérale lors des mouvements de rotation du coude : élimine une fracture-luxation
- Informer le patient des lésions avant réduction
- Vasculaire : palpation des pouls périphériques
- Tendineuses :
- Neurologique : - Neurapraxie : Lésion du nerf circonflexe- Anesthésie du moignon de l’épaule Paralysie de l’abduction
- Paralysie par lésion du plexus brachial
- Rupture d e la coiffe des rotateurs
- Tendon du long biceps : luxation irréductible
Radiographies en urgence
- Incidence
- Face
- Profil chirurgical de Lamy
- Diagnostic positif
- Lésions associées
- Face :
- Profil : Projection de la tête humérale en avant de la glène
- Vacuité de la cavité glénoïdale
- Disparition de l’interligne articulaire
- Diaphyse humérale en abduction
- Eculement du bord antérieur de la glène
- Encoche de Malgaigne : bord postérieur de la tête humérale
- Fracture du Trochiter
- Fracture de la tête humérale : risque de nécrose aseptique
Prise en charge
- Orthopédique
- Chirurgical
- Mesures associées
- Réduction :
- Examen neuro-vasculaire post-réduction
- Contrôle radiologique post-réductionnel
- Immobilisation : coude au corps 3 semaines
- Après contrôle radiologique : élimine une fracture
- Manœuvres externes
- Traction axiale / rotation externe / abduction
- Indications :
- Réduction chirurgicale à ciel ouvert
- Luxation irréductible
- Fracture-luxation
- Antalgiques + rééducation
- Certificat initial descriptif + arrêt de travail
- Surveillance : douleur, neuro-vasculaire
- Education : risque de récidive
Complications
- Instabilité antérieure
- Raideur d’épaule
- Favorisée par :
- Luxations récidivantes pour des traumatismes minimes
- Examen clinique bilatéral et comparatif : recherche une laxité
- Arthro-TDM : confirmation diagnostique
- Traitement chirurgical si sévère
- Age < 25 ans,
- Lésions osseuses associées
- Hyperlaxité ligamentaire constitutionnelle
- Prévenue par une rééducation bien menée
- Epaule pseudo-paralytique : rupture de la coiffe des rotateurs
- Diagnostic différentiel : lésion du nerf circonflexe
- Capsulite rétractile : algodystrophie
Fractures du col de l’humérus
Définition
Trait de fracture au-dessus du bord inférieur de l’insertion du grand pectoral
Classification de Neer
- Neer I : fracture engrenée
- Neer II : 2 fragments osseux
- Neer III : 3 fragments osseux
- Neer IV : 4 fragments osseux
Anamnèse
- Terrain : Femme de 50-60 ans, Ostéoporose
- Mécanisme lésionnel :
- Indirect : chute sur la paume de la main ou le coude
- Direct : traumatismes violents : AVP
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Face :
- Profil :
- Coup de hache externe + abduction
- Ecchymose thoraco-brachiale
- Elargissement antéropostérieur
- Raccourcissement du bras
- Douleur à la palpation
- Tête humérale en place (diagnostic différentiel de la luxation)
- Vasculaires : palpation des pouls périphériques
- Neurologiques :
- Tendineuses : rupture de la coiffe des rotateurs
- Cutanées : embrochage de type Cauchoix I (rare)
- Nerf circonflexe : contraction deltoïde
- Plexus brachial : examen comparatif
Paraclinique
- Radiographies
- Diagnostic positif : trait(s) de fracture : classification de Neer
- Lésions associées :
- Incidences : Epaule de face
- Profil de Lamy
- Luxation gléno-humérale
- Urgence chirurgicale
TDM
En 2ème intention
type | indications | Principes |
---|---|---|
Fonctionnel | Neer I, sujet âgé | Immobilisation antalgique Rééducation précoce |
Orthopédique | Neer II peu déplacé Sujet âgé | Réduction sous AG Immobilisation coude au corps 3-6s Rééducation |
Chirurgical | Neer II déplacé Neer III et IV Sujet jeune | Réduction sous AG Contention : embrochage ou plaque vissée ou arthroplastie |
Complications
- Immédiates Cf. lésions associées
- Secondaires
- Tardives
- Déplacement secondaire
- Infection ostéo-articulaire
- Raideur
- Algodystrophie (syndrome épaule-main)
- Cals vicieux
- Ostéonécrose aseptique
- Arthrose et pseudarthrose
Annexe : Syndrome d’embolie graisseuse
Définition
- Manifestations cliniques et paracliniques induites par l’obstruction des petits vaisseaux par des particules graisseuses
- Facteurs déclenchants :
- Fractures (fémur et tibia)
- Chirurgie orthopédique
- Circulation extracorporelle
Clinique
- Intervalle libre de quelques heures ou jours après le facteur déclenchant
- Clinique :
- SRIS : fièvre, tachycardie et polypnée
- Détresse respiratoire aiguë
- Troubles de la conscience, coma
- Purpura pétéchial du thorax et du cou
- Fond d’œil : hémorragies rétiniennes
Paraclinique
- Biologie :
- Angio-TDM : embolies pulmonaires
- IRM cérébrale : signes d’ischémie
- Syndrome inflammatoire
- Thrombopénie
Traitement
Traitement préventif et symptomatique
Fractures de jambe
Fractures d’un seul os de la jambe :
Fracture isolée du tibia :Peu fréquentesDéplacement secondaire fréquentTraitement chirurgical
Fracture isolée de la fibula :Recherche systématique d’une fracture de la malléole interne ou d’une entorse du LLI › fracture bimalléolaire
Eliminer une lésion du nerf sciatique poplité externe
Traitement fonctionnel
Définition
Fractures strictement extra-articulaire des deux os de la jambe
Classification
- Trait
- Localisation
- Déplacement
- état cutané
- Simple : Transversal, Oblique court ou long Spiroïde
- Complexe : Bifocal, aile de papillon, Comminutif
- Métaphysaire
- Diaphysaire : 1/3 supérieur, 1/3 moyen et 1/3 inférieur
- Non déplacée
- Déplacée :
- Angulation : Varus/Valgus
- Flessum/ recurvatum Translation ou baïonette Chevauchement
- Rotation
- Fractures fermées
- Fractures ouvertes
Anamnèse
- Terrain : homme jeune 20-40 ans
- Principaux antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Horaire et circonstances de l’accident
- Mécanisme lésionnel :
- Notion de craquement audible
- Signes fonctionnels :
- Pré-thérapeutique :
- Traumatique : traumatisme direct ou indirect
- Micro-traumatique : Fracture de fatigue
- Douleur
- Impotence fonctionnelle totale
- Horaire du dernier repas
- Statut vaccinal anti-tétanique
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Recherche une déformation évidente de la jambe
- Précise l’état cutané
- Mobilité anormale et douloureuse
- Crépitation osseuse
- Bilans articulaires de la cheville et du genou normaux
- Cutanées :
- Musculo-périostées :
- Neuro-vasculaires :
- Fréquente
- Facteur de mauvais pronostic : risque d’infections
- Risque de syndrome des loges
- Palpation des masses musculaires
- Rares
- Examen neuro-vasculaire systématique
Prise en charge
Orientation : Hospitalisation en urgence en orthopédie
traitement | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédiques | Immobilisation : Plâtre cruro-pédieux 6s Botte plâtrée 6 semaines | Immobilisation antalgique Rééducation précoce |
Chirurgical | Fractures déplacées Fractures instables Fractures ouvertes | Réduction sous AG Contrôle scopique Ostéosynthèse à foyer ouvert ou fermé Immobilisation plâtrée |
Mesures associées | Antalgiques + AINS Mise à jour du statut vaccinal anti-tétanique (SAT-VAT) Rééducation précoce dès le 1ier jour Interdiction de l’appui : décharge par béquilles Anticoagulation Certificat initial descriptif et arrêt de travail Surveillance clinique, biologique et radiologique |
Evolution
Favorable avec délai de consolidation de 3-6 mois
Complications
- ImmédiatesCf. lésions associées
- Secondaires
- Tardives
- Nécrose cutanée
- Infection locale : ostéo-arthrite, gangrène
- Déplacement secondaire
- Complications iatrogènes et thrombo-emboliques
- Cal vicieux
- Ostéite chronique
- Pseudarthrose septique ou aseptique
- Troubles trophique
CHEZ UN TRAUMATISé DU RACHIS
Examen neurologique (choc spinal ; automatisme médullaire) et du périnée ++ (recherche d’une béance au TR)
Cliché cervical bouche ouverte
Lésions possibles :• C1-C2 : fractures de Jefferson, odontoïde, isthme C2• C3-C7 : entorses (bénigne/grave), luxations (Burst fracture, tassement)• Rachis dorsolombaire : fracture de Chance
Entorse grave = lésion du ligament commun vertébral postérieur : à la radio : antélisthésis ≥ 3mm › arthrodèse et clichés dynamiques à J10
Lésions instables : risque de déplacement secondaire
Composition du SMR :
- Ligament longitudinal antérieur
- Disque intervertébral
- Ligament longitudinal postérieur
- Ligament jaune
- Capsule articulaire
- Ligaments inter- épineux et sus- épineux
Tout traumatisme à haute énergie comporte un traumatisme du rachis jusqu’à preuve du contraire
Introduction
Anatomie
- Vertical
- Horizontal
- AntérieurCorps vertébral (CV)
- Moyen Mur postérieur du CV + pédicules + articulations
- Postérieur Lames + apophyses épineuses et transverses
- Vertèbre
- SMR Segment mobile rachidien › lésions instables
épidémiologie
- Sujets jeunes, prédominance masculine
- Rachis cervical supérieur C1-C2 : Fractures
- Rachis cervical inférieur C3-C7 : Entorses/luxations et fractures
- Rachis thoraco-lombaire : Fractures
Mécanismes lésionnels
- Traumatique AVP, AT, TS, sports à risque (équitation…)
- AtraumatiqueFracture sur os pathologique
Diagnostic
Sur les lieux
- Cf. polytraumatisme
- Maintien de l’axe tête-cou-tronc
- Examens neurologiques consignés par écrit et signés (avec TR)
Anamnèse
- Horaire et circonstance de l’accident
- Mécanisme lésionnel
- Etat civil
- Antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Prise de traitement
- Signes fonctionnels
- Douleurs rachidiennes
- Gêne respiratoire
- Paresthésies / faiblesse des membres inférieurs
Examen physique
- Urgence vitale
- Neurologique - Score ASIA
- Rachidien
- Respiratoire :
- Cardio-vasculaire :
- Bilan des lésions associées
- Paralysie diaphragmatique au-dessus de C4
- Paralysie des intercostaux de C4 à C7
- Bradycardie
- Hypotension artérielle par choc spinal
- Syndrome radiculaire : niveau lésionnel
- Syndrome médullaire :
- Syndrome de la queue de cheval
- Examen du périnée :
- Commotion médullaire : récupère en quelques heures
- Contusion médullaire : mécanisme aléatoire
- Section médullaire : définitive
- Rétention aiguë d’urines
- Priapisme
- Inspection :
- Palpation :
- Ecchymose
- Déformation localisée
- Points douloureux des épineuses
- Contracture des muscles para-vertébraux
Paraclinique
- 1ère intention
- 2nde intention
- Radiographies :
- TDM si radiographies anormales
- Angio-TDM si lésion du rachis cervical (étude des carotides)
- Rachis cervical face + profil + ¾
- Rachis cervical bouche ouverte
- Rachis dorsolombaire face + profil + ¾
- IRM du rachis devant une compression
- Radiographies dynamiques en l’absence de signes neurologiques
Principales lésions
Rachis cervical
- Compression
- Flexion/ distraction (coup du lapin)
- RotationLuxation ou fracture/luxation unilatérale : instable
- Fracture-séparation des masses latérales de C1
- Fracture-tassement : mur postérieur intact : stable
- Burst fracture : tassement + recul du mur postérieur : instable
- Tear drop : fracture du coin antéro-inférieur + lésion complète du SMR : instable
- Fracture de l’odontoïde : instable
- Fracture des isthmes de C2 : fracture du pendu
- Entorse bénigne : radiographie normale : stable
- Entorse grave :
- Antélisthésis ≥ 3mm
- Pincement antérieur > 10°
- Bâillement des articulaires postérieures
- Ecart inter-épineux anormal
Rachis dorsolombaire
Fracture transversale (fracture de Chance)
Prise en charge
Section médullaire :
- 1. Choc spinal :
- 2. Automatisme médullaire :
- Paralysie flasque
- Anesthésie à tous les modes
- Aréflexie
- RAU
- Atonie du sphincter anal
- Rétention aiguë d’urines
- Syndrome neuro- végétatif : hypotension, bradycardie
- Syndrome pyramidal
- Anesthésie à tous les modes
- Vessie automatique
- Récupération du réflexe anal
Fonctionnel | |
---|---|
Indication | Lésions stablesAbsence de signes neurologiques |
Principes | Rachis cervical |
Collier antalgique 10 jours Auto-rééducation, Antalgiques, AINS Myorelaxant, Arrêt de travail, Certificat initial descriptif Surveillance | |
Rachis cervical | |
Repos au lit sur un plan dur jusqu’à sédation des douleurs Corset antalgique Rééducation Surveillance |
orthopédique | |
---|---|
Indication | Idem fonctionnelTroubles statiques modérés |
Principes | Rachis cervical |
Minerve cervicale plâtrée 3 moisSurveillance clinico- radiologique | |
Rachis cervical | |
Réduction en urgence par manœuvres externes si fracture déplacée Immobilisation par corset plâtrée 3 mois Surveillance |
Chirurgical | |
---|---|
Indication | Lésions instablesSignes de compression médullaire |
Principes | Décompression médullaire Réduction du foyer de fracture Contention : ostéosynthèse +/- greffe osseuse Hémostase Immobilisation par corset plâtré 1-3 mois Rééducation Surveillance |
évolution & Complications
Evolution
- Absence de signes neuro
- Consolidation osseuse en 3 mois
- Pas de cicatrisation du SMR : instabilité définitive
- Signes neurologiques
- Pronostic fonctionnel dépendant :
- Niveau lésionnel
- Caractère complet ou non de la lésion
- Récupération à 48h
Complications
- Immédiates Cf. urgences vitales
- Chirurgie
- Secondaires
- Tardives
- Rachis cervical :
- Rachis thoraco-lombaire :
- Peu hémorragique
- Contrôle difficile des voies aériennes
- Risque de dysautonomie.
- Risque hémorragique élevé
- Dysautonomie rare si lésion < T6
- Déplacement secondaire : risque neurologique
- Complications de décubitus et iatrogènes
- Cals vicieux :
- Pseudarthrose : exceptionnelle
- Sténose canalaire : atteinte neurologique
- Raideur
- Troubles statiques et séquelles douloureux
Section médullaire :
1. Choc spinal :- Paralysie flasque- Anesthésie à tous les modes- Aréflexie- RAU- Atonie du sphincter anal- Rétention aiguë d’urines- Syndrome neuro- végétatif : hypotension, bradycardie
2. Automatisme médullaire :- Syndrome pyramidal- Anesthésie à tous les modes- Vessie automatique- Récupération du réflexe anal
CHEZ UN TRAUMATISé THORACIQUE
Pas de parallélisme entre les lésions pariétales et endothoraciques
Asymétrie des pouls : dissection aortique
Fractures costales : attention aux lésions spléniques et au pneumothorax
Volet costal : respiration paradoxale
Fracture du sternum : attention à la rupture de l’isthme de l’aorte et la contusion myocardique (troponine et CPK)
Emphysème sous-cutané cervical › rupture trachéo- bronchique › fibroscopie bronchique
Hémoptysie massive › intubation sélective
Pneumothorax, hémothorax
Rupture diaphragmatique avec luxation splénique ou hépatique
épidémiologie
- Adulte jeune 20-40 ans ; prédominance masculine
- Contexte de polytraumatisme
Mécanismes lésionnels
Choc direct par compression
- Mécanisme simple, thorax immobile initialement
- Lésions pariétales en regard du point d’impact
Choc direct par décélération brutale
- AVP, chute d’un lieu élevé ; thorax mobile initialement
- Mécanisme double : écrasement du thorax et décélération
- Lésions endothoraciques à distance
Blast ou effet de souffle
- Propagation d’une onde de pression de source mécanique
- Lésions viscérales diffuses sans lésions pariétales
Stratégies diagnostiques et thérapeutiques
Sur place
Cf. polytraumatisme
Signes de gravité
Détresse respiratoire aiguë
- Polypnée ou tachypnée, bradypnée ou gasp
- Signes d’encombrement : bruits anormaux, hémoptysie
- Emphysème thoracique ou cervical extensif
- Cyanose
- Signes neurologiques : troubles de la conscience
Détresse circulatoire
- Signes de déglobulisation : pâleur cutanéo-muqueuse
- Signes de choc
- Signes de tamponnade
Premiers gestes
Réanimation et stabilisation
- Respiratoire :
- Hémodynamique :
- Libération des voies aériennes supérieures
- Ventilation assistée
- Assurer la liberté des plèvres
- Drainage thoracique
- Réanimation cardio-pulmonaire
- Remplissage vasculaire
- Ponction péricardique
Bilan en urgence
- Pré-transfusionnel
- Préopératoire : ECG
- Lésionnel
- Groupage ABO Ŕ rhésus et RAI
- NFS
- Bilan d’hémostase : TP - TCA
- Radiographie de thorax et de bassin
- Echographie abdominale
Paraclinique
Stabilisable
- Bilan des lésions associées
- TDM thoracique
Non stabilisable
- ETO au lit en urgence
- Thoracotomie en urgence
Interrogatoire
- Circonstances de l’accident (ceinture de sécurité)
- Délai de prise en charge
- Traitement déjà effectué
- Antécédents médico-chirurgicaux
- Prise de traitement
- Habitus
Examen physique
Thoracique
- Inspection
- Palpation
- Percussion :
- Auscultation :
- Plaie
- Déformation
- Turgescence jugulaire
- Fracture isolée, volet costal
- Emphysème sous-cutané
- Tympanisme : pneumothorax
- Matité : hémothorax
- Diminution du murmure vésiculaire
- Frottement pleural
Extra- thoracique
- Asymétrie :
- Recherche d’une hémoptysie
- Bilan des lésions associées
- Pouls périphériques
- Pression artérielle aux 2 bras
Paraclinique
- Pré-transfusionnel
- Préopératoire : ECG,
- Lésionnel :
- Groupage ABO Ŕ Rhésus et RAI
- NFS
- Bilan d’hémostase : TP - TCA
- TDM thoracique
- Radiographie de thorax et du bassin
- Echographies abdominale et cardiaque
Prise en charge initiale
- LVAS, O2, libération des plèvres (drain thoracique)
- Stabilisation hémodynamique : remplissage
- Traitement antalgique adapté
- Traitement spécifique de la lésion
- Surveillance clinique et paraclinique
Principales lésions
Pleural
Hémothorax
- Argument de fréquence : 2/3 des traumatismes pleuraux
- Matité à la percussion, diminution du MV
- Radio ou TDM : confirmation diagnostique
- Diagnostic différentiel : rupture diaphragmatique avec luxation splénique/hépatique intra-thoracique
- Prise en charge :
- Minime : surveillance
- > 200mL : drainage
- > 1,5L/24h : thoracotomie
PNO
- Plaie du parenchyme pulmonaire
- Douleur thoracique, immobilité d’un hémithorax, dyspnée
- Tympanisme à la percussion, diminution du MV
- Radio ou TDM : confirmation diagnostique
- Prise en charge :
- Drainage
- Thoracotomie si bullage > 4 jours
Paroi thoracique
Fractures costales isolées
- Bénignes si :
- Douleurs pariétales accrues par la respiration/la palpation
- Radio de thorax + grill costal : recherche de complications
- Côtes flottantes : rechercher traumatisme foie/rate/reins…
- Pas de comorbidités respiratoires
- Pas de lésions associées
Volets thoraciques
- Existence sur 3 étages costaux consécutifs de 2 foyers de fracture au niveau de chaque arc costal
- Radiographie de thorax
- Fibroscopie bronchique (intégrité bronchique)
- Prise en charge :Hospitalisation, Antalgie, Ventilation en PEP, Ostéosynthèse, Kinésithérapie et aspirations
- évolution le plus souvent favorable
- Complications :
- Volets antérieurs de part et d’autre du sternum
- Volets latéraux : respiration paradoxale : épuisement
- Volets postérieurs : stabilisés par les muscles
- Hémothorax,
- Pneumothorax suffoquant
Fracture du sternum
- Douleur, marche d’escalier à la palpation
- Recherche d’une respiration paradoxale : volet antérieur
- Radio de thorax et TDM : confirmation diagnostique
- Recherche d’une contusion myocardique associée
- Prise en charge : ostéosynthèse
Rupture du diaphragme
- Coupole diaphragmatique gauche > 90% des cas
- Bruits hydro-aériques à l’auscultation thoracique
- Radio de thorax et TDM : confirmation diagnostique
- Prise en charge : suture chirurgicale en urgence
Contusion pulmonaire
- Douleur thoracique, polypnée, hémoptysie
- Syndrome de condensation à l’auscultation
- Radio de thorax et TDM : sd alvéolaire (dg différentiel = pneumopathie)
- Risque de détresse respiratoire aiguë
- Prise en charge : intubation et ventilation assistée
Lésions des voies aériennes
- Rares mais mortelles dans 30% des cas
- Rupture de la paroi trachéo-bronchique par écrasement/cisaillement
- Pneumothorax associé à un emphysème cervico-médiastinal extensif
- Radio de thorax : pneumomédiastin
- Fibroscopie bronchique en urgence
- Prise en charge : urgence chirurgicale
Rupture de l’isthme aortique
- Rupture à la jonction crosse aortique mobile-aorte thoracique fixée
- Détresse cardio-circulatoire et asymétrie des pouls
- Imagerie :
- Urgence chirurgicale, 70% de décès
- Radiographie : Elargissement du médiastinDisparition bouton aortique
- TDM : flap intraluminal et faux chenal
Traumatisme cardiaque
- Péricardique :
- Contusions myocardiques : ECG + ETO + élévation des enzymes cardiaques
- Valvulopathies traumatiques : insuffisance aortique ++
- Rupture cardiaque exceptionnellement
- Diagnostic échographique
- Ponction évacuatrice
Œsophage
- Emphysème cervical + syndrome infectieux sévère et précoce
- Radio de thorax + fibroscopie œsophagienne
- Urgence chirurgicale
Canal thoracique
PLAIES DE LA MAIN
Main dominante, profession
Bagues à retirer
Lésions tendineuses : effet ténodèse et testing des tendons fléchisseurs superficiel et profond
Plaie en regard d’une articulation = plaie articulaire › ATB
Lésions nerveuses : test de Weber, test de la motricité :- Radial : extenseurs des doigts et poignet- Ulnaire : adduction du V, signe de Froment- Médian : opposition I-V
Radiographie de la main et du poignet : corps étrangers
Urgence thérapeutique : pronostic fonctionnel
Exploration chirurgicale au bloc sous AG et garrot pneumatique : parage (débridement), exploration, nettoyage + désinfection, réparation
Immobilisation après réparation nerveuse, tendineuse, vasculaire
SAT-VAT
Signe de Froment :
Flexion compensatrice de l’IP du pouce dans les efforts de serrage pouce- index
Témoin de l’affaiblissement du muscle adducteur du pouce
Antibiothérapie prophylactique :
Augmentin 4 jours, Souillure tellurique, Fracture ouverte, Plaie articulation/ tendon
Morsure :- Plaie importante- Morsure de chat- Délai de prise en charge > 10h
épidémiologie & Rappels anatomiques :
épidémiologie
- 500 000 par an, accidents de travail, accidents domestique
- Type de plaie :
- Plaie nette : simple sans perte de substance (couteau, verre…)
- Plaie contuse : Complexe : écrasement/dilacération Risque de nécrose
- Amputations
Musculaire
- Thénar : court abducteur, opposant, court fléchisseur et adducteur du I
- Hypothénar : abducteur, court fléchisseur, opposant du V et court palmaire
Innervation
- Nerf médian :
- Nerf ulnaire :
- Nerf radial :
- Thénar
- Fléchisseurs profond et superficiel des doigts
- Long fléchisseur du I
- Hypothénar
- Interosseux palmaires/dorsaux et lombricaux
- Extenseurs des doigts
- Court et long extenseur du I Long abducteur du I
- Extenseur du II, extenseur du V
Diagnostic
Anamnèse
- Antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Prise de traitement
- Habitus : Main dominante, Profession
- Mécanisme lésionnel
- Heure du traumatisme
- Préthérapeutique :
- Heure du dernier repas
- Statut vaccinal antitétanique
Avant toute anesthésie : examen avec schéma daté et signé
Examen physique
Cutané
Localisation, classification, lésions associées
Tendons
Extenseurs
- Plaie de la face dorsale
- Doigts : perte de l’effet ténodèse du poignet
- Déficit de l’extension de l’IPP : boutonnière
- Déficit de l’extension de l’IPD :
- IP du pouce : déficit de l’extension
- Mallet finger
- Evolue vers aspect en col de cygne
Fléchisseurs
- Déficit de l’IPP : fléchisseur superficiel
- Déficit de l’IPD : fléchisseur profond
- Déficit de l’IP du pouce : long fléchisseur du I
Sensitif
- Test de sensibilité au tact
- Test de discrimination de Weber de 2 points : normale < 4mm
Moteur
- Nerf médian :
- Nerf ulnaire :
- Nerf radial :
- Test d’opposition du pouce
- Signe de Froment
- Adduction du V
- Interosseux
- test des extenseurs
Lésions associées
- Vasculaire :
- Articulaire : toute plaie dorsale en regard d’une articulation est une plaie ostéo-articulaire jusqu’à preuve du contraire
- Palpation des pouls capillaires
- Mesure du temps de recoloration cutané
Paraclinique
- Exploration chirurgicale
- Radiographie main et poignet : recherche d’un corps étranger
- Bilan pré-opératoire
- Plaie profonde difficilement explorable
- Lésion d’élément noble (nerf, capsule articulaire…)
- Plaie avec perte de substance
- Plaie avec corps étranger
- Plaie souillée à haut risque infectieux, morsure
- Injection sous pression
Prise en charge dans les 24 premières heures
Urgence : pronostic fonctionnel engagé
Sur les lieux
- Protéger la main :
- Amputation :
- Retrait des bagues et bijoux
- Contrôle de l’hémorragie : pansement compressif
- Pansement stérile
- Récupération et lavage du fragment amputé
- Placer dans un sac lui-même dans un sac de glace
- Jamais au contact direct de la glace
Symptomatique
Antalgie, lavage, détersion et pansement stérile
Chirurgical
- Sous anesthésie générale et garrot pneumatique
- Débridement : lavage + brossage + parage
- Exploration : bilan lésionnel
- Réparation :
- Suture + immobilisation
- Lésions vasculaires : urgence absolue
- Lésions nerveuses et tendineuses : urgences relatives
Préventif
- Surélévation de la main en prévention de l’œdème
- Rééducation précoce par mobilisation protégée
- Antibiothérapie
- Mise à jour du statut vaccinal antitétanique : SAT-VAT
Mesures associées
Déclaration accident de travail, arrêt de travail
Surveillance
Clinique quotidienne : douleurs, cicatrisation, saignements, inflammation
DEVANT UNE PLAIE DES PARTIES MOLLES
Particularités pédiatriques :
- Rechercher une maltraitance- Administration d’un antalgique : paracétamol et/ou codéine- Explication à l’enfant et aux parents- La prise en charge ne diffère pas de celui de l’adulte SAUF pour l’usage des antiseptiques (CI de la polyvidone iodée)
Patient refusant les soins :
Juridiquement compétent :- Information- Attestation de refus de soins- MAIS remise de certificats et d’ordonnances
Si juridiquement non compétent : -Rechercher une étiologie organique (TC)- Contention physique et ou chimique
Conduite à tenir
Anamnèse
- Mécanisme et heure du traumatisme
- Statut vaccinal antitétanique : SAT-VAT Anamnèse - Antécédents médico-chirurgicaux
- Prise de traitement anticoagulant ou immunosuppresseur
- Produits appliqués sur la plaie
Soins initiaux
- Antalgie, anesthésie loco-régionale si possible
- Lavage
- Pansement sommaire stérile si possible
Examen physique
- Signes de gravité : hémodynamique, neurologique, respiratoire
- Examen locorégional :
- Examen vasculo-nerveux
- Recherche d’une atteinte de tissus nobles
PRISE EN CHARGE
- Débridement de la plaie :
- Antibiothérapie prophylactique selon indications
- Evaluation du risque rabique en cas de morsure
- Parage et suture en l’absence de contre-indication
- Lavage au sérum physiologique
- Brossage avec un antiseptique
- Parage des tissus nécrosés
Sortie
- Consultation à 48h
- Ablation des fils à J15
Complications
- Locales : infection, abcédation, déhiscence des berges, esthétiques
- Fonctionnelles : névrome, rupture tendineuse
- Locorégionales : fasciite, gangrène, ostéite, arthrite
- Générales : bactériémie
Spécificités topographiques
Tête et cou
- Exploration :
- Moindre risque infectieux
- Neurologique :
- Globes oculaires et voies lacrymales
- Vaisseaux faciaux
- Canal de Stenon
- Sensitivité : V
- Motricité : VII
Cuir chevelu
- Pas de rasage
- Haut risque hémorragique
Membres
Pas de suture des fascias en prévention du syndrome des loges
Ongles
- Avulsion : repositionnement et point en U retiré à 3 semaines
- Hématome sous-unguéal : percer l’ongle avec un trombone chauffé
Thorax
Drainage de l’hémithorax si instabilité hémodynamique
Abdomen
- Echographie voire TDM si plaie perforante
- Intervalle libre pour les lésions d’organe creux
Périnée
TDM voire rectoscopie
Organes génitaux
Exploration chirurgicale
- Asepsie ++
- 1er, 2nd (superficiel et profond) et 3ème degré
- Surface corporelle : règle des 9 de wallace ; grave si > 20%
- USB : grave si > 100
- Risque vital : face, VADS, périnée, brulures circulaires des membres
- Complications : troubles hydroélectrolytiques, dénutrition, infection, intoxication au CO et au cyanure
- VVP en peau saine
- Dans le bilan : HbCO, CPKmb, ECG, protidémie
- Antalgiques ++
- Régime hyper- protidique, hypercalorique, hydratation
- Autogreffe cutanée
- SAT-VAT++
CHEZ UN BRÛLé
épidémiologie & Etiologies
épidémiologie
- 500 000 personnes victimes de brûlures par an en France
- Accidents domestiques (60%), accident du travail (20%), AVP…
Etiologies
- ThermiquesLiquides, corps chauds, gaz chauds, arc électrique…
- Autres Brûlures chimiques, électriques, radiations ionisantes
Profondeur des brûlures
PREMIER degré
- HistologieAtteinte superficielle de l’épiderme
- Clinique Erythème « coup de soleil »
- évolutionGuérison spontanée sans séquelle
second degré
Superficiel | Profond | |
---|---|---|
Histologie | Destruction épidermique | Atteinte du derme profond |
Clinique | Phlyctènes Peau rouge Douleur intense | Phlyctènes Peau pâle Hypoesthésie |
Evolution | Bonne cicatrisation sans cicatrice | Cicatrisation aléatoire |
troisième degré
- Histologie Destruction totale du derme
- Clinique
- Evolution Cicatrisation spontanée impossible
- Escarre noirâtre plus ou moins rigide
- Anesthésie totale
évaluation de la gravité
Circonstances de l’accident
- Nature de l’agent vulnérant, domestique ou accident de travail
- Délai de prise en charge, traitement local entrepris
Terrain
Age, antécédents médico-chirurgicauxPrise de traitement
Brûlure
- Profondeur
- Surface
- Règles des 9 de Wallace
Brûlure grave si > 20%
Pronostic vital si > 40%
- Indice de Beaux :
Age + % de surface cutanée brûlée
Grave si > 100
- Score UBS
%SCT + 3 x %SCT au 3ème degré
Grave si > 50, pronostic vital si > 150
- Siège
- Vital :
- Risque fonctionnel : paupières, bouche…
- Face : risque d’asphyxie
- Périnée : surinfection
- Brûlures circulaires : ischémie
Toxiques
- Intoxication au CO : troubles de la conscience
- Intoxication au cyanure : présence de suie sur les muqueuses et les crachats
évolution & Complications
Précoces
- Détresse respiratoire
- CollapsusNécessité de remplissage
- TraumatismesBilan des lésions associées cf. polytraumatisé
- Troubles du rythme
- Métaboliques
- OculairesIrrigation abondante et prolongée
- Inhalation de fumées : SDRA
- Brûlures de la face et du cou : œdème asphyxique
- Brûlures chimiques et électriques
- Hyperkaliémie par rhabdomyolyse
- RhabdomyolyseBrûlure des muscles, Décubitus prolongé, Insuffisance rénale aiguë
- Hypothermie
Secondaires
- Infection
- DénutritionRenutrition hypercalorique et hyperprotidique
- DécubitusCf. item 116
- AutresIntoxication au CO, respiratoire, digestive…
- Complication majeure
- Précautions et manipulations stériles
Tardives
- Cutanées
- ArticulairesRaideur articulaire, attitude vicieuse
- Autres
- Cicatrices et fragilité cutanée
- Prurit
- Cancers : carcinome épidermoïde sur cicatrice
- Mutilations (doigt, nez, oreille)
- Dépression
Prise en charge
Sur les lieux
- Eviction de l’agent vulnérant
- Appel du SAMU
- Refroidir la brûlure à l’eau froide
- Pansements occlusifs des zones brûlés
- Asepsie rigoureuse
- Voie veineuse périphérique en peau saine
- Prise en charge initiale des détresses vitales
Hospitalisation
- Chirurgie plastique : brûlures > 20% chez l’adulte et > 10% chez l’enfant
- Réanimation : brûlures > 40% ou > 150 UBS
Bilan paraclinique
- NFS, TP-TCA
- Fonctions rénale et hépatique
- Glycémie
- Protidémie
- Groupage ABO Ŕ rhésus Ŕ RAI
- CPK/LDH, myoglobinurie
- Gaz du sang-lactates
- HbCO
- ECG
- Radiographie de thorax
- Fibroscopie bronchique si intoxication au cyanure : bilan lésionnel
Symptomatique
- Réanimation hydroélectrolytique :
20mL/kg la 1ère heure
2mL/kg/% de surface cutanée brulée (SCB) les 8h suivantes
0,5mL/kg/% +/- albumine 0,5mL/kg/% pendant les 16h
- Antalgiques adaptés à l’EVA
- Traitement local :
- Renutrition parentérale hypercalorique
- 1er degré : pommade calmante : trolamine - Biafine®
- 2nd degré : hydrocolloïdes ou hydrocellulaires
- Brûlures infectées : sulfadiazine argentique - Flammazine®
Mesures associées
- Infectieux : Antibioprophylaxie non systématique,
- Mise à jour du statut vaccinal antitétanique SAT-VAT
- Anxiolytiques
- Prévention des complications de décubitus :
- Atmosphère chaude
- Soutien psychologique
- Anticoagulation préventive
- Kinésithérapie
Surveillance
- Clinique :
- Paraclinique : biologique et radiologique
- Hémodynamique
- Température
- Hydratation
- Etat nutritionnel
- Examen cutané local
Phase secondaire
- Traitement conservateur :
- Traitement chirurgical
- 1er et 2nd degré superficiel
- Cicatrisation dirigée
- 2nd degré profond et 3ème degré
- Excision-greffe précoce
- Incision de décharge : prévention syndrome des loges
CHEZ UN POLYTRAUMATISé
Plusieurs traumatismes dont au moins un met en jeu le pronostic vital
Respect de l’axe tête- cou-tronc +++
Glasgow < 8 › intubation orotrachéale
En 1er : éliminer une urgence hémodynamique, respiratoire ou neurologique ; puis bilan lésionnel complet (crâne, thorax, abdomen, rachis, cutané, pelvis et membres)
Patient instable : radiographies (thorax + bassin) + fast- échographie recherchant des épanchements (plèvre, péricarde, splénique, hépatique, Douglas)
Patient stabilisable : TDM corps entier après radiographies du bassin et du thorax pour éliminer les urgences
Patient stable : idem + rachis cervical et dorsolombaire +/- autres
Attention : pas de sonde urinaire si traumatisme pelvien
Catégories de polytraumatisés | |
---|---|
Catégorie 1 | Collapsus persistant malgré un remplissage Bloc opératoire en urgence Examens (FAST- écho, radiographie thoracique et bassin) sur table opératoire |
Catégorie 2 | Collapsus stabilisé par remplissage Body-TDM |
Catégorie 3 | Patient stable Body-TDM |
Introduction :
Définition
- Traumatisme grave qui associe une ou plusieurs lésions cranio-cérébrales, thoraciques, viscérales ou osseuses dont au moins une met en jeu le pronostic vital par son retentissement respiratoire, CV immédiatement ou les jours suivants
- Toute victime d’un traumatisme haute cinétique quelles que soient les lésions
épidémiologie
- 2ème cause de mortalité chez les jeunes ; prédominance masculine
- Etiologies : AVP, accidents de travail, tentatives d’autolyse
- 50% de décès dans la première heure
Témoins de haute cinétique
- Ejection du véhicule
- Co-victime décédée
- Chute > 6m
- Victime projetée ou écrasée
- Blast
- Absence de casque, pas de ceinture de sécurité
- Vitesse estimée élevée
Conduite à tenir sur les lieux de l’accident :
Protéger
Baliser dans les deux sens de la circulation
Alerter
Centre 15, services de police :
- Lieu et circonstances de l’accident,
- Nombre et type de blessés
- Existence de danger immédiat (incendie…)
Secourir
- Tout polytraumatisé est un traumatisé du rachis jusqu’à preuve du contraire
- Respect de l’axe tête-cou-tronc et mettre le blessé à l’abri
- Libération des VAS :
- Débuter la réanimation cardio-pulmonaire
- Contrôle des hémorragies externes par compression
- Position latérale de sécurité
- Ablation d’un corps étranger
Urgences vitales
- Cardio- circulatoire
- Respiratoire
- Neurologie
- Collapsus cardio-vasculaire : hypotension et tachycardie
- Pâleur
- Marbrures, froideur des téguments
- Mesure de la SaO2
- Signes de lutte
- Polypnée, dyspnée
- Cyanose
- Etat de conscience (Glasgow)
- Réflexes du tronc cérébral
- Etat des pupilles
Bilan lésionnel
- Bilan lésionnel rapide après déshabillage
- Cranio-facial :
- Rachis : recherche de points douloureux
- Thorax :
- Abdomen :
- Bassin : recherche d’une fracture par pression sur le bassin
- Membres : recherche de foyers de fractures
- Etat cutané : plaie, hémorragie
- Glycémie et hémoglobinémie capillaires
- Plaie hémorragique, embarrure
- Fuite de LCR
- Emphysème sous-cutané
- Plaie costale, épanchement pleural
- Souffle cardio-vasculaire
- Matité des flancs
- Défense, douleur
Mise en conditions et transfert
- Transport dans un matelas coquille et collier cervical rigide
- Conditionnement :
- Oxygénothérapie
- Remplissage vasculaire +/- amines vasopressives
- Contrôle des hémorragies externes par pansements compressifs stériles
- Immobilisation des foyers de fracture dans des attelles
- Prévention de l’hypothermie par couverture de survie
- Antalgiques de niveau adapté, anxyolyse
- Surveillance :
- 2 voies veineuses périphériques ≥ 18G
- Scope cardio-tensionnel
- Scope SpO2 et CO2
- Intubation orotrachéale selon les cas
- Sonde naso-gastrique (sauf traumatisme facial)
- Sonde urinaire (sauf traumatisme pelvien)
- Scope :
- Micro-hématocrite, glycémie capillaire
- fréquence cardiaque, pression artérielle
- SpO2 ECG
- Glasgow
Prise en charge hospitalière
Clinique
- Compléter l’interrogatoire de l’entourage, examen de la feuille de ramassage
- Examen physique complet à la recherche d’urgences vitales
Paraclinique
Imagerie
- Tous les patients
- Patient stable
- Patient instable
- Radiographies :
- Echographie abdominale
- Thorax de face
- Bassin de face
- Rachis cervical bouche ouverte
- Foyers de fractures
- Body-scan :
- TDM cérébrale non injectée
- TDM rachis cervical et dorso-lombaire
- TDM abdomino-pelvienne injectée
- Radiographies :
- Echo abdominale rapide (FAST-écho)
- Thorax de face
- Bassin de face
Biologie
- Bilan pré-transfusionnel : Gr-Rh-RAI
- Hémostase : NFS - TP-TCA
- Glycémie
- Fonctions vitales :
- Toxiques (OH)
- hCG chez la femme
- Ionogramme, fonction rénale
- Bilan hépatique : foie de choc
- Troponine
- Gaz du sang et lactates
- CPK
Autres
ECG
Hiérarchisation
- 1. Traitement des urgences vitales
- 2. Traitement des urgences fonctionnelles
- 3. Traitement de toutes les autres lésions
- Neurologiques : HSD avec signes d’engagement
- Cardio-circulatoires : hémorragie interne ou externe
- Respiratoires : Hémopneumothorax compressif
- Digestive : choc hémorragique sur traumatisme splénique
- Ischémie d’un membre
- Fractures du rachis avec complications neurologiques
- Luxations et fractures ouvertes
CHEZ UN TRAUMATISé ABDOMINAL
- Si plaie, exploration chirurgicale au bloc ; si péritoine ouvert › Laparotomie
- BU++ › recherche d’une hématurie
- Atteinte splénique : hématome sous- capsulaire, choc hémorragique par rupture › embolisation artères spléniques en 1ière intention ; si échec ou instabilité : splénectomie + vaccination + antibioprophylaxie
- Rupture d’organes creux › Pneumopéritoine
Traumatismes abdominaux
Tout traumatisé abdominal est un polytraumatisé
Contusions abdominales
- Lors de décélération brutale (AVP, choc) : cisaillement
- Rupture des organes pleins, des pédicules : hémorragies massives
Traumatismes pénétrant
- Lésions des organes creux principalement
- Lésions sur le trajet et à distance (onde de choc des armes à feu)
Diagnostic positif
Examen général
Cf. examen, bilan et prise en charge du polytraumatisé
Examen abdominal
- Inspection
- Palpation
- BU : Recherche d’une hématurie : atteinte rénale et des voies urinaires
- Ecchymoses, hématomes, brûlures
- Plaies avec orifice d’entrée et de sortie
- Eviscération
- Distension abdominale
- Défense, contracture
- Matité/météorisme
- Côtes flottantes et instabilité du bassin
- Touchers pelviens et examen des organes génitaux externes
Prise en charge
- Réanimation : Réanimation d’un choc cf. item 328
- Antibiothérapie
- En cas de péritonite ou de contusion abdominale grave
- Active sur les bacilles gram négatif : Augmentin® + aminoside
Chirurgie
- Laparotomie exploratrice en cas de choc non contrôlé
- Artério-embolisation : sans retarder la laparotomie
- Traitement conservateur en cas de stabilité : surveillance continue en réanimation
Exemples de traumatismes abdominaux
Traumatismes spléniques
- Classification
- Traitement
- Complications
- I : Lésions capsulaires sans atteinte parenchymateuse
- II : Hématome intra-parenchymateux ; intégrité du hile
- III : Fracture splénique avec atteinte du hile
- IV : Eclatement de la rate ou rupture pédiculaire
- V : Destruction d’un lobe > 75%
- VI : Avulsion hépatique
- Conservateur
- Chirurgical
- Stabilité hémodynamique
- Surveillance clinique et paraclinique en réanimation
- Instabilité hémodynamique
- Packing hépatique
- Choc hémorragique
- Abcès hépatique
- Hémobilie et fistule biliaire
Traumatismes pénétrants
- Plaie non pénétrante (péritoine intact) › parage + suture
- Plaie pénétrante :
- Mesures associées : antibioprophylaxie + SAT-VAT
- Exploration chirurgicale
- Toilette péritonéale, résection-suture des lésions
Complications
Immédiates
Choc hémorragique
Précoces
- Infectieuses : péritonite secondaire par perforation, fistule d’un organe creux
- Rupture de rate en 2 temps suite à un hématome sous-capsulaire
- Ischémie-nécrose digestive : pneumopéritoine
- Pancréatite
- Hémobilie, fistule biliaire
Tardives
- Abcès sous-phrénique : Signes infectieux + Abdomen chirurgical +/- signes pleuro-pulmonaires
- Faux kystes du pancréas en cas de traumatisme pancréatique
TRAUMATISMES OCULAIRES
Attention au corps étranger intraoculaire
Signe de Seidel à la lampe à fente
Si suspicion de CE, CI du tonomètre à aplanation, IRM et du verre à 3 mirroirs
SAT-VAT
Examens contre- indiqués en cas de perforation oculaire :
- IRM
- Echographie
- Mesure du tonus
- FO au verre à 3 miroirs
Contusions du globe oculaire
Contusion du segment antérieur
- Cornée
- Conjonctive
- Chambre antérieure
- Iris
- Cristallin
- Hypertonie
- Erosion visible à l’instillation de fluorescéine
- Antibioprophylaxie par collyre
- Hémorragie sous-conjonctivale
- Eliminer un corps étranger
- Hyphéma
- Régression spontanée
- Irido-dialyse : désinsertion à la base de l’iris
- Rupture du sphincter
- Mydriase post-traumatique
- Subluxation ou luxation complète du cristallin
- Cataracte post-traumatique (à distance)
- Lésion traumatique de l’angle irido-cornéen
Contusion du segment postérieur
- Œdème rétinien
- Hémorragie intra- vitréenne
- Déchirure rétinienne
- Rupture choroïde
- Œdème de Berlin
- BAV évoluant le plus souvent vers la guérison
- Fond d’œil non visible
- Evolue favorablement
- Risque de décollement de rétine
- Prophylaxie par photocoagulation des déchirures
- BAV séquellaire définitive
Rupture du globe
- Prise en charge en urgence
- Mauvais pronostic même après suture
Traumatisme perforant
- Signe de Seidel :
- Exploration chirurgicale si plaie profonde
- Radiographie orbitaire : ne pas méconnaître un corps étranger
- Extériorisation de vitrée sur la cornée
- Le vitré « lave » la fluorescéine
Corps étranger intraoculaire
Corps étranger superficiel
- Symptômes unilatéraux :
- Recherche systématique en retournant la paupière supérieure
- Conjonctivite
- Kératite
Corps étranger intraoculaire
- Visualisation de la porte d’entrée
- Recherche du trajet
- Recherche du corps étranger fond d’œil
Paraclinique
- Radiographies ou TDM orbitaire
- IRM contre-indiquée
Complications
- Précoces
- Tardives
- Endophtalmie
- Décollement de rétine
- Cataracte traumatique
- Ophtalmie sympathique : uvéite auto-immune controlatérale
- Sidérose et chalcose :
- Atteintes rétiniennes toxiques
- Sidérose : corps étranger ferrique
- Chalcose : corps étranger cuivrique
Brûlures oculaires
Formes cliniques
- Thermique
- Acide
- Basique
- UV
- Photo- traumatisme
- Protection par le film de larmes : rarement graves
- Brûlures graves si atteinte des paupières ou des annexes
- Brûlures graves si pH < 2,5
- Destruction des cellules par saponification
- Pénétration intraoculaire par saponification
- Brûlures graves (ammoniaque ++)
- Ophtalmie des neiges
- Apparaît avec 6-8h de décalage
- Kéraite ponctuée superficielle : piqueté fluorescéine positif
- Guérison sans séquelle en 48h
- Secondaire à l’observation d’une éclipse
- Atteinte maculaire pouvant évoluer vers une cicatrice
- Baisse d’acuité visuelle définitive
Classification de Roper-Hall
- Examen à la fluorescéine :
- Désépithélialisation cornéenne
- Atteinte du stroma cornéen
- Ischémie conjonctivale
Prise en charge
- Mesure du pH oculaire à la bandelette
- Lavage en urgence :
- Collyre corticoïde en prévention de la réaction inflammatoire
- Le plus précoce possible
- Abondant (1L) au sérum physiologique
- Long : au moins 20 à 30 minutes
CHEZ UN TRAUMATISé DES MEMBRES
Mécanisme lésionnel, Main dominante, Heure du dernier repas, Profession, Heure de l’accident, SAT-VAT
Complications :• Immédiates : Cutanées, vasculaires (ischémie aiguë = angio-TDM), nerveuses, syndrome des loges, embolie graisseuse• Secondaires : Déplacement secondaire, infection, syndrome des loges• Tardives : Pseudarthrose septique et aseptique, cal vicieux, arthrose, ostéite chronique, algodystrophie, ostéonécrose
Traitement fonctionnel / orthopédique / chirurgical : réduction, contention et immobilisation
HBPM si atteinte des membres inférieurs
Rééducation ++
Contrôle radio
Fractures de la clavicule
Généralités
Homme jeune, sportif
Mécanismes lésionnels
- Indirect
- Direct Traumatisme direct violent : AVP
- Mécanisme le plus fréquent
- Chute sur le moignon de l’épaule
Classification
Selon le siège : 1/3 moyen (75%), 1/3 externe, 1/3 interne
Anamnèse
- Mécanismes lésionnel évocateur
- Signes fonctionnels : douleur + impotence fonctionnelle
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Abaissement du moignon de l’épaule
- Diminution de la distance acromio-sternale
- Saillie sous-cutanée de l’extrémité distale
- Antépulsion du moignon de l’épaule
- Douleurs et mobilité du foyer de fracture
- Mobilité conservée de l’articulation
- CutanéesOuverture fréquente Cauchoix 1
- Vasculaires Palpation des pouls périphériques
- Neuro Examen neurologique systématique
- PneumoRisque de pneumothorax : auscultation
- OsseusesSyndrome omo-cléïdo-thoracique
Radiographies
- IncidencesDéfilé claviculaire + face et profil de Lamy + thorax de face
- Résultats
- Autres Lésions associées : pneumothorax, fractures costales
- Trait de fracture : 1/3 moyen
- Raccourcissement et chevauchement des fragments
Prise en charge
type | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédique | Fracture déplacée Fracture non déplacée | Rétropulsion par bandage en 8 pendant 3-6 semaines |
Chirurgical | Fractures compliquée, bilatérale Fracture du ¼ externe Pseudarthrose secondaire | Embrochage percutané Plaque vissée |
Les deux | Surveillance clinique : tolérance, efficacité et complications Surveillance radiologique : défilé claviculaire J8, J21 et J45 Antalgiques, rééducation précoce |
Complications
- Secondaires
- Tardives
- Nécrose cutanée en regard de la saillie du fragment interne
- Déplacement secondaire
- Cals vicieux hypertrophiques
- Algodystrophie (syndrome épaule-main) et pseudarthrose
Les disjonctions acromio-claviculaires
Physiopathologie
- Mécanisme lésionnel : indirect par chute sur le moignon de l’épaule
Interrogatoire
Homme jeune 20-30 ans, mécanisme lésionnel évocateur
Stades
Stade I — Entorse bénigne | |
---|---|
Lésion | Distension du ligament acromio- claviculaire |
Clinique | Interligne douloureuseŒdème, ecchymose |
Radios standards | Normale |
Radios dynamiques | Normale |
Stade II — Entorse grave et subluxation, acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture du ligament acromio- claviculaire |
Clinique | Stade IMobilité en touche de piano |
Radios standards | Subluxation |
Radios dynamiques | Augmentation + |
Stade III — Luxation acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture des ligaments A-C et coraco-claviculaire |
Clinique | Stade IITiroir antéropostérieur |
Radios standards | Luxation + |
Radios dynamiques | Augmentation ++ |
Stade iv — Luxation acromio-claviculaire | |
---|---|
Lésion | Rupture des ligaments A-C et coraco-claviculaire |
Clinique | idem Stade IIISignes majorés |
Radios standards | Luxation ++ |
Radios dynamiques | Augmentation +++ |
Prise en charge
type | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédique | Stades I et II | Immobilisation par écharpe coude au corps 3 semaines |
Chirurgical | Stades III et IV | Ligamentorraphie + embrochage acromio-claviculaire Immobilisation coude au corps |
Les deux | Surveillance clinique : tolérance, efficacité et complications Surveillance radiologique : défilé claviculaire J8, J21 et J45 AT, antalgiques, rééducation précoce |
Luxations gléno-humérales
Antéro-interne sous-coracoïdienne
Attitude des traumatisés du membre supérieur
Abduction-rotation externe irréductible (signe de Berger)
Signe de l’épaulette, coup de hache externe, comblement du sillon delto-pectoral
Evaluer sensibilité et motricité du moignon de l’épaule (nerf circonflexe) et ROT bicipital (nerf musculo- cutané)
Rx : encoche de Malgaigne, éculement de la glène, recherche d’une fracture du col
Réduction par manœuvre externe et radio de contrôle
Risque de récidive et de raideur
- Luxation postérieure :
- < 5%
- Mécanisme indirect : comitialité et électrocution : hyper-contraction des rotateurs internes
- Direct : AVP
- Formes sous- acromiale et sous-épineuse
- Attitude vicieuse en rétropulsion- adduction-rotation interne
- Tête humérale peu déplacée, disparition du vide sous-acromial postérieur
- Attitude irréductible en rotation interne
- Radio › diagnostic positif
- Réduction en urgence : traction dans l’axe + rotation externe
- Immobilisation coude au corps
Définition
- Perte de contact entre la tête humérale et la glène de la scapula
- Classification :
- Luxation extra-coracoïdienne : subluxation intra-capsulaire
- Luxation sous-coracoïdienne : forme la plus fréquente
- Luxation intra-coracoïdienne : en dedans de la coracoïde
Anamnèse
- Terrain : adulte jeune 20-40 ans et sportif
- Mécanisme lésionnel :
- Signes fonctionnels :
- Indirect : chute en abduction-rotation externe-rétropulsion
- Direct : choc direct au niveau du moignon de l’épaule (rare)
- Douleurs vives
- Impotence fonctionnelle
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Attitude vicieuse en abduction-rotation externe
- Signe de l’épaulette (saillie de l’acromion)
- Coup de hache externe
- Comblement du sillon delto-pectoral
- Vacuité de la cavité glénoïdale
- Douleurs électives du sillon delto-pectoral
- Palpation de la tête sous la coracoïde
- Attitude vicieuse irréductible : signe de Berger
- Mobilité de la tête humérale lors des mouvements de rotation du coude : élimine une fracture-luxation
- Informer le patient des lésions avant réduction
- Vasculaire : palpation des pouls périphériques
- Tendineuses :
- Neurologique : - Neurapraxie : Lésion du nerf circonflexe- Anesthésie du moignon de l’épaule Paralysie de l’abduction
- Paralysie par lésion du plexus brachial
- Rupture d e la coiffe des rotateurs
- Tendon du long biceps : luxation irréductible
Radiographies en urgence
- Incidence
- Face
- Profil chirurgical de Lamy
- Diagnostic positif
- Lésions associées
- Face :
- Profil : Projection de la tête humérale en avant de la glène
- Vacuité de la cavité glénoïdale
- Disparition de l’interligne articulaire
- Diaphyse humérale en abduction
- Eculement du bord antérieur de la glène
- Encoche de Malgaigne : bord postérieur de la tête humérale
- Fracture du Trochiter
- Fracture de la tête humérale : risque de nécrose aseptique
Prise en charge
- Orthopédique
- Chirurgical
- Mesures associées
- Réduction :
- Examen neuro-vasculaire post-réduction
- Contrôle radiologique post-réductionnel
- Immobilisation : coude au corps 3 semaines
- Après contrôle radiologique : élimine une fracture
- Manœuvres externes
- Traction axiale / rotation externe / abduction
- Indications :
- Réduction chirurgicale à ciel ouvert
- Luxation irréductible
- Fracture-luxation
- Antalgiques + rééducation
- Certificat initial descriptif + arrêt de travail
- Surveillance : douleur, neuro-vasculaire
- Education : risque de récidive
Complications
- Instabilité antérieure
- Raideur d’épaule
- Favorisée par :
- Luxations récidivantes pour des traumatismes minimes
- Examen clinique bilatéral et comparatif : recherche une laxité
- Arthro-TDM : confirmation diagnostique
- Traitement chirurgical si sévère
- Age < 25 ans,
- Lésions osseuses associées
- Hyperlaxité ligamentaire constitutionnelle
- Prévenue par une rééducation bien menée
- Epaule pseudo-paralytique : rupture de la coiffe des rotateurs
- Diagnostic différentiel : lésion du nerf circonflexe
- Capsulite rétractile : algodystrophie
Fractures du col de l’humérus
Définition
Trait de fracture au-dessus du bord inférieur de l’insertion du grand pectoral
Classification de Neer
- Neer I : fracture engrenée
- Neer II : 2 fragments osseux
- Neer III : 3 fragments osseux
- Neer IV : 4 fragments osseux
Anamnèse
- Terrain : Femme de 50-60 ans, Ostéoporose
- Mécanisme lésionnel :
- Indirect : chute sur la paume de la main ou le coude
- Direct : traumatismes violents : AVP
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Attitude des traumatisés du membre supérieur
- Face :
- Profil :
- Coup de hache externe + abduction
- Ecchymose thoraco-brachiale
- Elargissement antéropostérieur
- Raccourcissement du bras
- Douleur à la palpation
- Tête humérale en place (diagnostic différentiel de la luxation)
- Vasculaires : palpation des pouls périphériques
- Neurologiques :
- Tendineuses : rupture de la coiffe des rotateurs
- Cutanées : embrochage de type Cauchoix I (rare)
- Nerf circonflexe : contraction deltoïde
- Plexus brachial : examen comparatif
Paraclinique
- Radiographies
- Diagnostic positif : trait(s) de fracture : classification de Neer
- Lésions associées :
- Incidences : Epaule de face
- Profil de Lamy
- Luxation gléno-humérale
- Urgence chirurgicale
TDM
En 2ème intention
type | indications | Principes |
---|---|---|
Fonctionnel | Neer I, sujet âgé | Immobilisation antalgique Rééducation précoce |
Orthopédique | Neer II peu déplacé Sujet âgé | Réduction sous AG Immobilisation coude au corps 3-6s Rééducation |
Chirurgical | Neer II déplacé Neer III et IV Sujet jeune | Réduction sous AG Contention : embrochage ou plaque vissée ou arthroplastie |
Complications
- Immédiates Cf. lésions associées
- Secondaires
- Tardives
- Déplacement secondaire
- Infection ostéo-articulaire
- Raideur
- Algodystrophie (syndrome épaule-main)
- Cals vicieux
- Ostéonécrose aseptique
- Arthrose et pseudarthrose
Annexe : Syndrome d’embolie graisseuse
Définition
- Manifestations cliniques et paracliniques induites par l’obstruction des petits vaisseaux par des particules graisseuses
- Facteurs déclenchants :
- Fractures (fémur et tibia)
- Chirurgie orthopédique
- Circulation extracorporelle
Clinique
- Intervalle libre de quelques heures ou jours après le facteur déclenchant
- Clinique :
- SRIS : fièvre, tachycardie et polypnée
- Détresse respiratoire aiguë
- Troubles de la conscience, coma
- Purpura pétéchial du thorax et du cou
- Fond d’œil : hémorragies rétiniennes
Paraclinique
- Biologie :
- Angio-TDM : embolies pulmonaires
- IRM cérébrale : signes d’ischémie
- Syndrome inflammatoire
- Thrombopénie
Traitement
Traitement préventif et symptomatique
Fractures de jambe
Fractures d’un seul os de la jambe :
Fracture isolée du tibia :Peu fréquentesDéplacement secondaire fréquentTraitement chirurgical
Fracture isolée de la fibula :Recherche systématique d’une fracture de la malléole interne ou d’une entorse du LLI › fracture bimalléolaire
Eliminer une lésion du nerf sciatique poplité externe
Traitement fonctionnel
Définition
Fractures strictement extra-articulaire des deux os de la jambe
Classification
- Trait
- Localisation
- Déplacement
- état cutané
- Simple : Transversal, Oblique court ou long Spiroïde
- Complexe : Bifocal, aile de papillon, Comminutif
- Métaphysaire
- Diaphysaire : 1/3 supérieur, 1/3 moyen et 1/3 inférieur
- Non déplacée
- Déplacée :
- Angulation : Varus/Valgus
- Flessum/ recurvatum Translation ou baïonette Chevauchement
- Rotation
- Fractures fermées
- Fractures ouvertes
Anamnèse
- Terrain : homme jeune 20-40 ans
- Principaux antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Horaire et circonstances de l’accident
- Mécanisme lésionnel :
- Notion de craquement audible
- Signes fonctionnels :
- Pré-thérapeutique :
- Traumatique : traumatisme direct ou indirect
- Micro-traumatique : Fracture de fatigue
- Douleur
- Impotence fonctionnelle totale
- Horaire du dernier repas
- Statut vaccinal anti-tétanique
Examen physique
- Inspection
- Palpation
- Lésions associées
- Recherche une déformation évidente de la jambe
- Précise l’état cutané
- Mobilité anormale et douloureuse
- Crépitation osseuse
- Bilans articulaires de la cheville et du genou normaux
- Cutanées :
- Musculo-périostées :
- Neuro-vasculaires :
- Fréquente
- Facteur de mauvais pronostic : risque d’infections
- Risque de syndrome des loges
- Palpation des masses musculaires
- Rares
- Examen neuro-vasculaire systématique
Prise en charge
Orientation : Hospitalisation en urgence en orthopédie
traitement | indications | Principes |
---|---|---|
Orthopédiques | Immobilisation : Plâtre cruro-pédieux 6s Botte plâtrée 6 semaines | Immobilisation antalgique Rééducation précoce |
Chirurgical | Fractures déplacées Fractures instables Fractures ouvertes | Réduction sous AG Contrôle scopique Ostéosynthèse à foyer ouvert ou fermé Immobilisation plâtrée |
Mesures associées | Antalgiques + AINS Mise à jour du statut vaccinal anti-tétanique (SAT-VAT) Rééducation précoce dès le 1ier jour Interdiction de l’appui : décharge par béquilles Anticoagulation Certificat initial descriptif et arrêt de travail Surveillance clinique, biologique et radiologique |
Evolution
Favorable avec délai de consolidation de 3-6 mois
Complications
- ImmédiatesCf. lésions associées
- Secondaires
- Tardives
- Nécrose cutanée
- Infection locale : ostéo-arthrite, gangrène
- Déplacement secondaire
- Complications iatrogènes et thrombo-emboliques
- Cal vicieux
- Ostéite chronique
- Pseudarthrose septique ou aseptique
- Troubles trophique
CHEZ UN TRAUMATISé DU RACHIS
Examen neurologique (choc spinal ; automatisme médullaire) et du périnée ++ (recherche d’une béance au TR)
Cliché cervical bouche ouverte
Lésions possibles :• C1-C2 : fractures de Jefferson, odontoïde, isthme C2• C3-C7 : entorses (bénigne/grave), luxations (Burst fracture, tassement)• Rachis dorsolombaire : fracture de Chance
Entorse grave = lésion du ligament commun vertébral postérieur : à la radio : antélisthésis ≥ 3mm › arthrodèse et clichés dynamiques à J10
Lésions instables : risque de déplacement secondaire
Composition du SMR :
- Ligament longitudinal antérieur
- Disque intervertébral
- Ligament longitudinal postérieur
- Ligament jaune
- Capsule articulaire
- Ligaments inter- épineux et sus- épineux
Tout traumatisme à haute énergie comporte un traumatisme du rachis jusqu’à preuve du contraire
Introduction
Anatomie
- Vertical
- Horizontal
- AntérieurCorps vertébral (CV)
- Moyen Mur postérieur du CV + pédicules + articulations
- Postérieur Lames + apophyses épineuses et transverses
- Vertèbre
- SMR Segment mobile rachidien › lésions instables
épidémiologie
- Sujets jeunes, prédominance masculine
- Rachis cervical supérieur C1-C2 : Fractures
- Rachis cervical inférieur C3-C7 : Entorses/luxations et fractures
- Rachis thoraco-lombaire : Fractures
Mécanismes lésionnels
- Traumatique AVP, AT, TS, sports à risque (équitation…)
- AtraumatiqueFracture sur os pathologique
Diagnostic
Sur les lieux
- Cf. polytraumatisme
- Maintien de l’axe tête-cou-tronc
- Examens neurologiques consignés par écrit et signés (avec TR)
Anamnèse
- Horaire et circonstance de l’accident
- Mécanisme lésionnel
- Etat civil
- Antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Prise de traitement
- Signes fonctionnels
- Douleurs rachidiennes
- Gêne respiratoire
- Paresthésies / faiblesse des membres inférieurs
Examen physique
- Urgence vitale
- Neurologique - Score ASIA
- Rachidien
- Respiratoire :
- Cardio-vasculaire :
- Bilan des lésions associées
- Paralysie diaphragmatique au-dessus de C4
- Paralysie des intercostaux de C4 à C7
- Bradycardie
- Hypotension artérielle par choc spinal
- Syndrome radiculaire : niveau lésionnel
- Syndrome médullaire :
- Syndrome de la queue de cheval
- Examen du périnée :
- Commotion médullaire : récupère en quelques heures
- Contusion médullaire : mécanisme aléatoire
- Section médullaire : définitive
- Rétention aiguë d’urines
- Priapisme
- Inspection :
- Palpation :
- Ecchymose
- Déformation localisée
- Points douloureux des épineuses
- Contracture des muscles para-vertébraux
Paraclinique
- 1ère intention
- 2nde intention
- Radiographies :
- TDM si radiographies anormales
- Angio-TDM si lésion du rachis cervical (étude des carotides)
- Rachis cervical face + profil + ¾
- Rachis cervical bouche ouverte
- Rachis dorsolombaire face + profil + ¾
- IRM du rachis devant une compression
- Radiographies dynamiques en l’absence de signes neurologiques
Principales lésions
Rachis cervical
- Compression
- Flexion/ distraction (coup du lapin)
- RotationLuxation ou fracture/luxation unilatérale : instable
- Fracture-séparation des masses latérales de C1
- Fracture-tassement : mur postérieur intact : stable
- Burst fracture : tassement + recul du mur postérieur : instable
- Tear drop : fracture du coin antéro-inférieur + lésion complète du SMR : instable
- Fracture de l’odontoïde : instable
- Fracture des isthmes de C2 : fracture du pendu
- Entorse bénigne : radiographie normale : stable
- Entorse grave :
- Antélisthésis ≥ 3mm
- Pincement antérieur > 10°
- Bâillement des articulaires postérieures
- Ecart inter-épineux anormal
Rachis dorsolombaire
Fracture transversale (fracture de Chance)
Prise en charge
Section médullaire :
- 1. Choc spinal :
- 2. Automatisme médullaire :
- Paralysie flasque
- Anesthésie à tous les modes
- Aréflexie
- RAU
- Atonie du sphincter anal
- Rétention aiguë d’urines
- Syndrome neuro- végétatif : hypotension, bradycardie
- Syndrome pyramidal
- Anesthésie à tous les modes
- Vessie automatique
- Récupération du réflexe anal
Fonctionnel | |
---|---|
Indication | Lésions stablesAbsence de signes neurologiques |
Principes | Rachis cervical |
Collier antalgique 10 jours Auto-rééducation, Antalgiques, AINS Myorelaxant, Arrêt de travail, Certificat initial descriptif Surveillance | |
Rachis cervical | |
Repos au lit sur un plan dur jusqu’à sédation des douleurs Corset antalgique Rééducation Surveillance |
orthopédique | |
---|---|
Indication | Idem fonctionnelTroubles statiques modérés |
Principes | Rachis cervical |
Minerve cervicale plâtrée 3 moisSurveillance clinico- radiologique | |
Rachis cervical | |
Réduction en urgence par manœuvres externes si fracture déplacée Immobilisation par corset plâtrée 3 mois Surveillance |
Chirurgical | |
---|---|
Indication | Lésions instablesSignes de compression médullaire |
Principes | Décompression médullaire Réduction du foyer de fracture Contention : ostéosynthèse +/- greffe osseuse Hémostase Immobilisation par corset plâtré 1-3 mois Rééducation Surveillance |
évolution & Complications
Evolution
- Absence de signes neuro
- Consolidation osseuse en 3 mois
- Pas de cicatrisation du SMR : instabilité définitive
- Signes neurologiques
- Pronostic fonctionnel dépendant :
- Niveau lésionnel
- Caractère complet ou non de la lésion
- Récupération à 48h
Complications
- Immédiates Cf. urgences vitales
- Chirurgie
- Secondaires
- Tardives
- Rachis cervical :
- Rachis thoraco-lombaire :
- Peu hémorragique
- Contrôle difficile des voies aériennes
- Risque de dysautonomie.
- Risque hémorragique élevé
- Dysautonomie rare si lésion < T6
- Déplacement secondaire : risque neurologique
- Complications de décubitus et iatrogènes
- Cals vicieux :
- Pseudarthrose : exceptionnelle
- Sténose canalaire : atteinte neurologique
- Raideur
- Troubles statiques et séquelles douloureux
Section médullaire :
1. Choc spinal :- Paralysie flasque- Anesthésie à tous les modes- Aréflexie- RAU- Atonie du sphincter anal- Rétention aiguë d’urines- Syndrome neuro- végétatif : hypotension, bradycardie
2. Automatisme médullaire :- Syndrome pyramidal- Anesthésie à tous les modes- Vessie automatique- Récupération du réflexe anal
CHEZ UN TRAUMATISé THORACIQUE
Pas de parallélisme entre les lésions pariétales et endothoraciques
Asymétrie des pouls : dissection aortique
Fractures costales : attention aux lésions spléniques et au pneumothorax
Volet costal : respiration paradoxale
Fracture du sternum : attention à la rupture de l’isthme de l’aorte et la contusion myocardique (troponine et CPK)
Emphysème sous-cutané cervical › rupture trachéo- bronchique › fibroscopie bronchique
Hémoptysie massive › intubation sélective
Pneumothorax, hémothorax
Rupture diaphragmatique avec luxation splénique ou hépatique
épidémiologie
- Adulte jeune 20-40 ans ; prédominance masculine
- Contexte de polytraumatisme
Mécanismes lésionnels
Choc direct par compression
- Mécanisme simple, thorax immobile initialement
- Lésions pariétales en regard du point d’impact
Choc direct par décélération brutale
- AVP, chute d’un lieu élevé ; thorax mobile initialement
- Mécanisme double : écrasement du thorax et décélération
- Lésions endothoraciques à distance
Blast ou effet de souffle
- Propagation d’une onde de pression de source mécanique
- Lésions viscérales diffuses sans lésions pariétales
Stratégies diagnostiques et thérapeutiques
Sur place
Cf. polytraumatisme
Signes de gravité
Détresse respiratoire aiguë
- Polypnée ou tachypnée, bradypnée ou gasp
- Signes d’encombrement : bruits anormaux, hémoptysie
- Emphysème thoracique ou cervical extensif
- Cyanose
- Signes neurologiques : troubles de la conscience
Détresse circulatoire
- Signes de déglobulisation : pâleur cutanéo-muqueuse
- Signes de choc
- Signes de tamponnade
Premiers gestes
Réanimation et stabilisation
- Respiratoire :
- Hémodynamique :
- Libération des voies aériennes supérieures
- Ventilation assistée
- Assurer la liberté des plèvres
- Drainage thoracique
- Réanimation cardio-pulmonaire
- Remplissage vasculaire
- Ponction péricardique
Bilan en urgence
- Pré-transfusionnel
- Préopératoire : ECG
- Lésionnel
- Groupage ABO Ŕ rhésus et RAI
- NFS
- Bilan d’hémostase : TP - TCA
- Radiographie de thorax et de bassin
- Echographie abdominale
Paraclinique
Stabilisable
- Bilan des lésions associées
- TDM thoracique
Non stabilisable
- ETO au lit en urgence
- Thoracotomie en urgence
Interrogatoire
- Circonstances de l’accident (ceinture de sécurité)
- Délai de prise en charge
- Traitement déjà effectué
- Antécédents médico-chirurgicaux
- Prise de traitement
- Habitus
Examen physique
Thoracique
- Inspection
- Palpation
- Percussion :
- Auscultation :
- Plaie
- Déformation
- Turgescence jugulaire
- Fracture isolée, volet costal
- Emphysème sous-cutané
- Tympanisme : pneumothorax
- Matité : hémothorax
- Diminution du murmure vésiculaire
- Frottement pleural
Extra- thoracique
- Asymétrie :
- Recherche d’une hémoptysie
- Bilan des lésions associées
- Pouls périphériques
- Pression artérielle aux 2 bras
Paraclinique
- Pré-transfusionnel
- Préopératoire : ECG,
- Lésionnel :
- Groupage ABO Ŕ Rhésus et RAI
- NFS
- Bilan d’hémostase : TP - TCA
- TDM thoracique
- Radiographie de thorax et du bassin
- Echographies abdominale et cardiaque
Prise en charge initiale
- LVAS, O2, libération des plèvres (drain thoracique)
- Stabilisation hémodynamique : remplissage
- Traitement antalgique adapté
- Traitement spécifique de la lésion
- Surveillance clinique et paraclinique
Principales lésions
Pleural
Hémothorax
- Argument de fréquence : 2/3 des traumatismes pleuraux
- Matité à la percussion, diminution du MV
- Radio ou TDM : confirmation diagnostique
- Diagnostic différentiel : rupture diaphragmatique avec luxation splénique/hépatique intra-thoracique
- Prise en charge :
- Minime : surveillance
- > 200mL : drainage
- > 1,5L/24h : thoracotomie
PNO
- Plaie du parenchyme pulmonaire
- Douleur thoracique, immobilité d’un hémithorax, dyspnée
- Tympanisme à la percussion, diminution du MV
- Radio ou TDM : confirmation diagnostique
- Prise en charge :
- Drainage
- Thoracotomie si bullage > 4 jours
Paroi thoracique
Fractures costales isolées
- Bénignes si :
- Douleurs pariétales accrues par la respiration/la palpation
- Radio de thorax + grill costal : recherche de complications
- Côtes flottantes : rechercher traumatisme foie/rate/reins…
- Pas de comorbidités respiratoires
- Pas de lésions associées
Volets thoraciques
- Existence sur 3 étages costaux consécutifs de 2 foyers de fracture au niveau de chaque arc costal
- Radiographie de thorax
- Fibroscopie bronchique (intégrité bronchique)
- Prise en charge :Hospitalisation, Antalgie, Ventilation en PEP, Ostéosynthèse, Kinésithérapie et aspirations
- évolution le plus souvent favorable
- Complications :
- Volets antérieurs de part et d’autre du sternum
- Volets latéraux : respiration paradoxale : épuisement
- Volets postérieurs : stabilisés par les muscles
- Hémothorax,
- Pneumothorax suffoquant
Fracture du sternum
- Douleur, marche d’escalier à la palpation
- Recherche d’une respiration paradoxale : volet antérieur
- Radio de thorax et TDM : confirmation diagnostique
- Recherche d’une contusion myocardique associée
- Prise en charge : ostéosynthèse
Rupture du diaphragme
- Coupole diaphragmatique gauche > 90% des cas
- Bruits hydro-aériques à l’auscultation thoracique
- Radio de thorax et TDM : confirmation diagnostique
- Prise en charge : suture chirurgicale en urgence
Contusion pulmonaire
- Douleur thoracique, polypnée, hémoptysie
- Syndrome de condensation à l’auscultation
- Radio de thorax et TDM : sd alvéolaire (dg différentiel = pneumopathie)
- Risque de détresse respiratoire aiguë
- Prise en charge : intubation et ventilation assistée
Lésions des voies aériennes
- Rares mais mortelles dans 30% des cas
- Rupture de la paroi trachéo-bronchique par écrasement/cisaillement
- Pneumothorax associé à un emphysème cervico-médiastinal extensif
- Radio de thorax : pneumomédiastin
- Fibroscopie bronchique en urgence
- Prise en charge : urgence chirurgicale
Rupture de l’isthme aortique
- Rupture à la jonction crosse aortique mobile-aorte thoracique fixée
- Détresse cardio-circulatoire et asymétrie des pouls
- Imagerie :
- Urgence chirurgicale, 70% de décès
- Radiographie : Elargissement du médiastinDisparition bouton aortique
- TDM : flap intraluminal et faux chenal
Traumatisme cardiaque
- Péricardique :
- Contusions myocardiques : ECG + ETO + élévation des enzymes cardiaques
- Valvulopathies traumatiques : insuffisance aortique ++
- Rupture cardiaque exceptionnellement
- Diagnostic échographique
- Ponction évacuatrice
Œsophage
- Emphysème cervical + syndrome infectieux sévère et précoce
- Radio de thorax + fibroscopie œsophagienne
- Urgence chirurgicale
Canal thoracique
PLAIES DE LA MAIN
Main dominante, profession
Bagues à retirer
Lésions tendineuses : effet ténodèse et testing des tendons fléchisseurs superficiel et profond
Plaie en regard d’une articulation = plaie articulaire › ATB
Lésions nerveuses : test de Weber, test de la motricité :- Radial : extenseurs des doigts et poignet- Ulnaire : adduction du V, signe de Froment- Médian : opposition I-V
Radiographie de la main et du poignet : corps étrangers
Urgence thérapeutique : pronostic fonctionnel
Exploration chirurgicale au bloc sous AG et garrot pneumatique : parage (débridement), exploration, nettoyage + désinfection, réparation
Immobilisation après réparation nerveuse, tendineuse, vasculaire
SAT-VAT
Signe de Froment :
Flexion compensatrice de l’IP du pouce dans les efforts de serrage pouce- index
Témoin de l’affaiblissement du muscle adducteur du pouce
Antibiothérapie prophylactique :
Augmentin 4 jours, Souillure tellurique, Fracture ouverte, Plaie articulation/ tendon
Morsure :- Plaie importante- Morsure de chat- Délai de prise en charge > 10h
épidémiologie & Rappels anatomiques :
épidémiologie
- 500 000 par an, accidents de travail, accidents domestique
- Type de plaie :
- Plaie nette : simple sans perte de substance (couteau, verre…)
- Plaie contuse : Complexe : écrasement/dilacération Risque de nécrose
- Amputations
Musculaire
- Thénar : court abducteur, opposant, court fléchisseur et adducteur du I
- Hypothénar : abducteur, court fléchisseur, opposant du V et court palmaire
Innervation
- Nerf médian :
- Nerf ulnaire :
- Nerf radial :
- Thénar
- Fléchisseurs profond et superficiel des doigts
- Long fléchisseur du I
- Hypothénar
- Interosseux palmaires/dorsaux et lombricaux
- Extenseurs des doigts
- Court et long extenseur du I Long abducteur du I
- Extenseur du II, extenseur du V
Diagnostic
Anamnèse
- Antécédents personnels médico-chirurgicaux et familiaux
- Prise de traitement
- Habitus : Main dominante, Profession
- Mécanisme lésionnel
- Heure du traumatisme
- Préthérapeutique :
- Heure du dernier repas
- Statut vaccinal antitétanique
Avant toute anesthésie : examen avec schéma daté et signé
Examen physique
Cutané
Localisation, classification, lésions associées
Tendons
Extenseurs
- Plaie de la face dorsale
- Doigts : perte de l’effet ténodèse du poignet
- Déficit de l’extension de l’IPP : boutonnière
- Déficit de l’extension de l’IPD :
- IP du pouce : déficit de l’extension
- Mallet finger
- Evolue vers aspect en col de cygne
Fléchisseurs
- Déficit de l’IPP : fléchisseur superficiel
- Déficit de l’IPD : fléchisseur profond
- Déficit de l’IP du pouce : long fléchisseur du I
Sensitif
- Test de sensibilité au tact
- Test de discrimination de Weber de 2 points : normale < 4mm
Moteur
- Nerf médian :
- Nerf ulnaire :
- Nerf radial :
- Test d’opposition du pouce
- Signe de Froment
- Adduction du V
- Interosseux
- test des extenseurs
Lésions associées
- Vasculaire :
- Articulaire : toute plaie dorsale en regard d’une articulation est une plaie ostéo-articulaire jusqu’à preuve du contraire
- Palpation des pouls capillaires
- Mesure du temps de recoloration cutané
Paraclinique
- Exploration chirurgicale
- Radiographie main et poignet : recherche d’un corps étranger
- Bilan pré-opératoire
- Plaie profonde difficilement explorable
- Lésion d’élément noble (nerf, capsule articulaire…)
- Plaie avec perte de substance
- Plaie avec corps étranger
- Plaie souillée à haut risque infectieux, morsure
- Injection sous pression
Prise en charge dans les 24 premières heures
Urgence : pronostic fonctionnel engagé
Sur les lieux
- Protéger la main :
- Amputation :
- Retrait des bagues et bijoux
- Contrôle de l’hémorragie : pansement compressif
- Pansement stérile
- Récupération et lavage du fragment amputé
- Placer dans un sac lui-même dans un sac de glace
- Jamais au contact direct de la glace
Symptomatique
Antalgie, lavage, détersion et pansement stérile
Chirurgical
- Sous anesthésie générale et garrot pneumatique
- Débridement : lavage + brossage + parage
- Exploration : bilan lésionnel
- Réparation :
- Suture + immobilisation
- Lésions vasculaires : urgence absolue
- Lésions nerveuses et tendineuses : urgences relatives
Préventif
- Surélévation de la main en prévention de l’œdème
- Rééducation précoce par mobilisation protégée
- Antibiothérapie
- Mise à jour du statut vaccinal antitétanique : SAT-VAT
Mesures associées
Déclaration accident de travail, arrêt de travail
Surveillance
Clinique quotidienne : douleurs, cicatrisation, saignements, inflammation
DEVANT UNE PLAIE DES PARTIES MOLLES
Particularités pédiatriques :
- Rechercher une maltraitance- Administration d’un antalgique : paracétamol et/ou codéine- Explication à l’enfant et aux parents- La prise en charge ne diffère pas de celui de l’adulte SAUF pour l’usage des antiseptiques (CI de la polyvidone iodée)
Patient refusant les soins :
Juridiquement compétent :- Information- Attestation de refus de soins- MAIS remise de certificats et d’ordonnances
Si juridiquement non compétent : -Rechercher une étiologie organique (TC)- Contention physique et ou chimique
Conduite à tenir
Anamnèse
- Mécanisme et heure du traumatisme
- Statut vaccinal antitétanique : SAT-VAT Anamnèse - Antécédents médico-chirurgicaux
- Prise de traitement anticoagulant ou immunosuppresseur
- Produits appliqués sur la plaie
Soins initiaux
- Antalgie, anesthésie loco-régionale si possible
- Lavage
- Pansement sommaire stérile si possible
Examen physique
- Signes de gravité : hémodynamique, neurologique, respiratoire
- Examen locorégional :
- Examen vasculo-nerveux
- Recherche d’une atteinte de tissus nobles
PRISE EN CHARGE
- Débridement de la plaie :
- Antibiothérapie prophylactique selon indications
- Evaluation du risque rabique en cas de morsure
- Parage et suture en l’absence de contre-indication
- Lavage au sérum physiologique
- Brossage avec un antiseptique
- Parage des tissus nécrosés
Sortie
- Consultation à 48h
- Ablation des fils à J15
Complications
- Locales : infection, abcédation, déhiscence des berges, esthétiques
- Fonctionnelles : névrome, rupture tendineuse
- Locorégionales : fasciite, gangrène, ostéite, arthrite
- Générales : bactériémie
Spécificités topographiques
Tête et cou
- Exploration :
- Moindre risque infectieux
- Neurologique :
- Globes oculaires et voies lacrymales
- Vaisseaux faciaux
- Canal de Stenon
- Sensitivité : V
- Motricité : VII
Cuir chevelu
- Pas de rasage
- Haut risque hémorragique
Membres
Pas de suture des fascias en prévention du syndrome des loges
Ongles
- Avulsion : repositionnement et point en U retiré à 3 semaines
- Hématome sous-unguéal : percer l’ongle avec un trombone chauffé
Thorax
Drainage de l’hémithorax si instabilité hémodynamique
Abdomen
- Echographie voire TDM si plaie perforante
- Intervalle libre pour les lésions d’organe creux
Périnée
TDM voire rectoscopie
Organes génitaux
Exploration chirurgicale